La mort du roi Tsongor

Le roi Tsongor marie sa fille demain. Tout est parfait jusqu’à ce qu’un ami d’enfance de sa fille vienne réclamer la main de sa fille. Les deux prétendants sont à la tête d’armées aguerries. Le roi ne veut pas choisir et se suicide pour préserver la paix de l’empire. Bien mal lui en prend.

C’est cette épopée homérique aux accents shakespeariens de Laurent Gaudé qui a été adaptée au théâtre sous forme d’un récit. L’acteur se démène pour donner corps aux intrigues et aux tragédies qui se noue. Il est fabuleusement secondé par une violoncelliste au jeu à la fois subtil et spectaculaire.

Néanmoins, j’ai été fort déçu du spectacle. Un texte déclamé -même avec brio- n’est pas un matériel suffisament solide que pour bâtir un spectacle. La mise en scène audacieuse (à la limite de l’avant-gardisme) fait tout pour donner de la substance mais la sauce ne prend jamais tout à fait.

Dommage.

Les monologues voilés – Adelheid Roosen

Suite au succés des monologues du vagin, l’auteure néerlandaise a voulu porter l’éclairage sur la sexualité de la femme musulmane. Elle a interviewé des femmes originaires d’un pays musulman (Algérie, Iran, Maroc, Somalie, Turquie, Irak, …) et vivant aux Pays-Bas.

Le résultat de ces entretiens donne un ensemble de textes parfois tragiques, parfois drôles et toujours poignants. Malgré le sujet très féminin et très identitaire, on ne se sent jamais largué par des sujets qui auraient pu nous laisser indifférents. J’ai beaucoup apprécié le discours féministe qui ne se résume jamais à une confrontation de genres.

Les textes ciselés sont portés avec gourmandise et intensités par quatres actrices elles-même de culture musulmane. Un très beau spectacle.