Posts tagged ‘société’

Journée de la femme


Voici quelques jours avait lieu la journée de la femme. Comme chaque année, les médias ont taillés les mêmes marronniers en publiant les dernières statistiques salariales homme/femme et en s’étonnant de la faible représentativité des femmes dans les organes de décisions. Comme chaque année, les mêmes boutades ont fleuri dans les bureaux et sur facebook.

Je ne suis pas sociologue ni économiste mais je vais oser l’impensable dans une société consensuelle et hypocrite. Selon moi, il ne s’agit pas d’un problème de genre. Plus exactement cela l’a été et il reste des poches de machismes inoxydables (comme il subsiste des mégères insupportables) mais cela ne constitue plus la source du problème. D’après moi, lorsqu’on analyse les chiffres en tenant compte du genre, on biaise la réflexion. Il est indéniable que les femmes sont globalement moins payées et beaucoup moins valorisées que les hommes. La question est de savoir si leur genre est la cause de la discrimination. Je prétends que la discrimination prend sa racine dans le rapport qu’a notre société envers le travail. Encore une fois, je n’ai pas les compétences juridiques pour l’affirmer, mais je doute qu’une femme soit moins bien payée qu’un homme doté des mêmes compétences,  dela même ancienneté et des mêmes responsabilités. Si c’est le cas, c’est scandaleux et ce que je vais écrire n’a aucun sens.

Si ce n’est pas le cas, d’où provient une telle disparité? On estime la différence salariale à 25%. Une femme touche en moyenne 3/4 du salaire d’un homme! Ce qui est étrange, c’est que les femmes sont surreprésentées dans les professions ‘sociales’ (infirmière, institutrices, assistantes sociales, …) où les perspectives de hausses salariales sont structurellement illusoires. Ce qui est étrange c’est qu’un homme qui choisi une telle profession est regardé comme s’il avait enfilé une minijupe avant de se maquiller. Ce sont les femmes qui prennent de temps partiels pour s’occuper des enfants. Un papa qui prend un temps partiel est considéré comme un original avec des problèmes hormonaux. Lorsqu’une femme refuse une réunion tardive pour rentrer chez elle, elle reçoit un regard résigné. Un homme refuse de faire du présentéisme et qui brosse les pots du vendredi soir entre collègues peut dire adieu à sa carrière. Jusqu’il y a peu, les jugements de divorce donnaient systématiquement la garde des enfants à la mère.

En produisant les chiffres scandaleux des inégalités salariales, on devrait prendre en compte la dimension culturelle qui veut que, pour assurer une carrière, il faut être présent tard. Arriver tard au boulot est un signe de réussite, partir tôt est un signe de faiblesse. Je serais curieux de connaitre les disparités salariales entre les personnes qui privilégient leur temps de famille à leur temps professionnel. Lorsque j’entends les critiques qu’ont essuyées Emilie Hoyos (présidente du parlement Wallon) et Freya Vandenbosche (ministre du gouvernement Flamand) pour avoir osé prendre leur repos d’accouchement malgré leurs hautes responsabilités, je remarque qu’aucun commentateur n’a jamais eu à s’offusquer de l’attitude d’un décideur qui aurait eu l’outrecuidance de prendre un congé parental.

10 mars 2010 at 18:20 Laisser un commentaire

Le bureau vide – Frank De Bondt


Une nouvelle fois, je me félicite d’avoir participé à l’action masse critique de Babelio. En effet, voici un bouquin que je n’aurais probablement pas spontanément acheté mais qui se révèle intéressant. Un mot pour l’éditeur: 13,5 € pour un livre de 129 pages au format poche? Si on tient compte du bel interligne et de la taille de la typographie, je trouve que cela fait fort cher le mot. J’ai un peu de mal à comprendre la politique commerciale qui recouvre la décision d’éditer un si petit texte pour un tel prix qui risque de ne pas susciter une forte audience.

Le texte écrit à la première personne narre la mise au placard d’un dirigeant des ressources humaines d’une grosse entreprise française suite à une fusion. C’est drôle et féroce et truffé d’observations acides sur le milieu des grosses multinationales. J’avoue pourtant avoir été un brin  déçu car Le capital de Stéphane Osmont qui aborde la même thématique m’a laissé une impression plus marquante. A mon avis, la force du bouquin  de ??? tenait surtout de la violence de la charge contre les excès engendrés par les CEO zélés serviteurs du capitalisme. Si on est dans le même registre, on sent de la part de l’auteur une forme de retenue qui n’évite pourtant pas la caricature. L’époque est différente: il n’y a plus rien aujourd’hui qui pourrait choquer le lecteur plus que ce qu’il a lu dans les journaux depuis fin 2008.

Un bon texte qui aurait eu sa place dans un recueil de nouvelles. Bien fichu mais sans véritable cachet.

2 mars 2010 at 10:15 Laisser un commentaire

Apple à la raison?


Un événement survenu récemment dans le petit monde de l’informatique a enfilé les frusques du ridicule pour mieux dissimuler sa nature profondément inquiétante.

Tout le monde (ou presque) connaît l’iPhone. Le couteau suisse que l’adepte des nouvelles technologies arbore avec fierté ou le couve d’un regard envieux au travers des vitrines. Car, en plus de téléphoner, l’engin vendu par Apple sait tout faire (ou presque). La grande idée d’Apple a été de coupler un design novateur à une plateforme de vente d’applications qui enrichissent les fonctionnalités du joujou. Sur cette boutique en ligne (l’App Store), vous pouvez acheter pour une somme allant de zéro à quelques euros de petits programmes qui vont du franchement inutile à l’indispensable en passant par le ludique et le pratique.

Apple a eu l’intelligence de faciliter la vie des développeurs de ces applications en leur fournissant les outils pour écrire ces programmes et de faciliter leur distribution tout en garantissant un partage équitable des bénéfices. En contrepartie, les applications pour l’iPhone ne peuvent être vendues que sur la boutique d’Apple et nulle part ailleurs. On a déjà lu des critiques lancées par les développeurs qui devaient se soumettre au diktat d’Apple pour voir le fruit de leur travail mis en vente. Il y a quelques jours, Apple est allé plus loin en retirant de la vente plus de 5.000 applications jugées trop suggestive. On pourrait gloser sur l’infantilisme d’une telle décision: dans une société qui érotise l’achat d’un pot de yaourt, une fille en bikini peut paraître moins dangereuse qu’un coussin péteur (allez voir  à quoi sert iFart – toujours en vente). On pourrait mais cela serait dénier à Apple et ses dirigeants le droit de vendre des programmes qui sont en accords avec leurs valeurs puritaines. Si le libraire du coin de la rue refuse de vendre Play Boy parce qu’il considère que c’est contre ses convictions, qui l’en blâmera? Le problème vient qu’avec un iPhone, vous n’avez pas le choix du vendeur. Pas question d’aller chez un autre libraire. Cette dérive n’en est pas à sa première manifestation: Amazon avait retiré de son espace de vente électronique en privant d’accès les clients qui l’avaient acheté en toute bonne foi (pour l’anecdote, il s’agissait de 1984 de George Orwell). Le client n’est plus propriétaire de ce qu’il achète. Vous avez un iPhone? Faites ce qu’Apple vous laisse faire, pas ce que vous voulez faire.

Quelle sera l’étape suivante? Si Apple n’aime pas ce billet, pourra-t-il s’afficher sur un Mac? Apple envisage de vendre des livres électroniques. Va-t-elle censurer les ouvrages trop suggestifs? Les journaux qui publient des articles non certifiés par Apple seront-ils interdits?

Je n’aime pas cette dérive qui rappelle singulièrement … George Orwell

23 février 2010 at 09:47 1 commentaire

Il faut qu’on parle de Kevin – Lionel Shriver


Ne vous fiez pas à la tristesse de la couverture

A l’entame de ce billet, je me rend compte que je manque de vocabulaire pour qualifier ce bouquin. Excellent? Pas seulement. Dur? Difficile? Dérangeant? Palpitant? Je pense que mon choix va se porter sur l’ambivalent « terrible ».

On connait d’emblée la fin de l’histoire. Eva écrit à son mari dont elle est séparée pour lui faire part de ses état d’âme depuis que leur fils de 16 ans a tué 10 de ses condisciples à l’école. Le choix de la correspondance à sens unique (seule Eva y participe) développe une dimension excessivement intime à ses propos.  cela accentue l’horreur de ses révélations mais cela permet également de briser nombre de tabous en décrivant le désarroi d’une mère confrontée à un enfant qu’elle pressent foncièrement malfaisant dès sa naissance. On ne peut réduire ce livre à une complainte d’une maman terrifiée par sa progéniture ni au cheminement d’un gamin mauvais. Shriver décrit par ailleurs fort bien une société américaine en décalage avec le reste du monde. Un pays en perte de repères dont sa jeunesse peine à briser le rideau de superficialité pour donner un sens à  son avenir.

Je dois dire que, bien qu’emballé par l’écriture de Shriver dès les premières lignes, j’éprouvais un malaise presque physique à lire les lettre d’Eva. Principalement dans la première partie du bouquin où je n’avais pas encore pris toute la mesure du drame vécu par les parents de Kevin. Chaque lettre d’Eva était une épreuve que j’avais peur d’entamer mais dont je ne pouvais me soustraire. Les malheurs d’Eva me revenaient sans cesse dans mon quotidien. On ne peut s’empêcher de s’identifier à elle et de se demander ce qu’on aurait fait à sa place. Dans ma jeunesse, je dévorais les livres de Stephen King, Peter Straub ou Dean Koontz. J’en aimais le style délié et leur approche du mal que je jugeais moins caricaturale que les « mauvais » qui hantaient les films d’action de l’époque (ça doit encore être le cas). Ici, Shriver donne une vraie dimension littéraire au mal. Kevin est un damné qui ne croit en rien, n’espère rien, ne veut rien. Il incarne le mal. Mais ce n’est pourtant pas de là que provient le malaise. Le pire est dans la solitude de sa mère (dont nous partageons l’intimité) qui est la seule a deviner la profondeur malfaisante de son fils. Ce n’est pas un livre d’horreur, c’est une histoire horrible. C’est superbement écrit (Shriver entre dans mon panthéon personnel) et c’est un roman auquel il est difficile de rester indifférent.

Ne vous laissez pas rebuter par la noirceur de mes propos. « Il faut qu’on parle de Kevin » est un livre essentiel qui donne un éclairage nouveau sur le fait d’être parent, sur la société moderne et sur le déni culturel envers le mal inné.

Voici, pour quelques euros, la preuve qu’un livre est plus qu’un divertissement. Voici le genre de bouquin qui donne un sens à ce blog que j’ai entamé pour partager mes coups de coeurs et mes coups de gueule. Voici une évidence. Une vraie baffe que je recommande à tous ceux qui n’attendent pas famille (ça pourrait plomber l’ambiance ;-))

22 décembre 2009 at 12:08 5 commentaires

Fume, c’est du belge!


C’est étonnant comme l’opinion publique change rapidement et plus spontanément qu’on ne le pensait. Au début des années 90, une circulaire royale interdisait purement et simplement qu’on fume dans les lieux publics. Comme souvent, personne n’en a tenu compte. On a continué à fumer dans les trains, les restaurants, les cafés, les bureaux … sans que personne ne sourcille.

Depuis quelques années, les lois interdisant le tabac dans les lieux publics fleurissent malgrés le travai lde sape des lobbies du tabac qui s’époumonnent devant cette grave atteinte aux libertés individuelles. Fumeurs ou pas,  restons courtois. Tu parles. Le législateur a habilement contourné l’argument des libertés individuelles pour appliquer le principe de la protection de la santé publique face au problème du tabagisme passif. Fumeur ou pas, cancer tu auras. C’est ainsi que tout le monde respecte la loi et son esprit en s’abstenant d’enfumer son voisin au bureau, au restaurant, dans les trains. On peut juste continuer à enfumer les garçons de café.

Plus pour longtemps car le secteur HORECA estime la loi trop complexe et les experts médicaux restent dubitatifs devant l’inocuité de la cigarette dans les salle de cafés. C’est pourquoi, après des palabres dont nos élus ont le secret, l’interdiction totale du tabac pour 2012 avait été votée en commission du sénat. Y compris par le PS.

Là où je perds mes nerfs, c’est lorsque Elio Di Rupo retourne sa veste et annonce qu’il faudrait peut-être revoir cette position car, après tout, c’est la crise. L’argument qu’il développe, est que, bien conscient des dangers de tabac, l’interdiction de totale de fumer risque de mettre à mal l’emploi dans les cafés. Pas con. Pour contrer la crise, tuons les cafetiers. Moins de cafés, moins de cafetiers potentiellement sans emploi. Moins de café, moins de cancer. Imparable. Au delà de l’hypocrisie de l’argument, l’expérience démontre que c’est faux. Les cafetiers des pays qui ont voté l’interdiction totale n’ont pas vu leurs revenus baisser. Certains l’ont même vu augmenter car l’air vicié tenait à l’écart un public rétif à l’idée de puer le tabac froid après une soirée entre amis. Ou un public familial qui ne trouvait pas cohérent d’interdire à leurs gosses de fumer pour qu’ils s’intoxiquent en vidant leur orangeade.

Et si tout ça n’était qu’un écran de fumée pour céder au lobbies du tabac sans se mettre l’opinion à dos? L’argument de la crise peut alors expliquer des tas de positions impopulaires. Donfut qui reprend son job? C’est la crise. Libérale en plus (ça, ça en jette. Ce brave Elio était administrateur de Dexia et a enteriné bon nombre de choix qui ont mené à la crise libérale).

Restons courtois.

1 décembre 2009 at 22:51 1 commentaire

Ultimatum climatique


Une signature, ça ne représente rien. Un million de signatures,  un million de fois rien?

Une signature, c’est un petit geste qui peut servir de bras de levier à une cause qui nous dépasse.

FAITES SIGNER L’APPEL POUR COPENHAGUE

Nous sommes à 15 jours de la conférence de Copenhague où tous les pays du monde vont décider de notre avenir en signant un accord ambitieux ou pas sur le climat.

Il y a aujourd’hui plus de 440 000 citoyens à avoir signé la pétition Ultimatum climatique.
A cette occasion, les 11 ONG* qui sont à l’origine de cet appel vous proposent une vidéo mettant en scène une dizaine d’artistes, chanteurs, sportifs qui sont mobilisés à nos côtés et vous remercient par avance de faire connaitre cet  »Ultimatum Climatique » à vos amis…

MOBILISEZ VOS PROCHES, FAITES SUIVRE CETTE INFORMATION

Plus nous serons nombreux, plus nous ferons entendre notre voix, votre voix… Nous comptons sur vous pour mobiliser vos proches

Faites suivre cet appel à 5, 10, 20 personnes de votre liste de contact mail et proposez-leur de signer l’appel sur le site www.copenhague-2009.com
Merci

Ils soutiennent :

  • 4 D
  • Agir pour l’Environnement
  • Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
  • Alofa Tuvalu
  • Association Santé Environnement France
  • ATTAC
  • AVES France
  • Bolivia Inti-Terre Soleil
  • CCFD-Terre Solidaire
  • Colibris – Mouvement pour la Terre et l’Humanisme
  • Collectif de Liaison des Energies Renouvelables
  • Ecologie Sans Frontières
  • Fac Verte
  • GERES
  • Goodplanet
  • GRET
  • Handicap International
  • L’Alliance pour la planète
  • Ligue de Protection des Oiseaux
  • Max Havelaar France
  • Planète Urgence
  • Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable
  • Réseau Sortir du Nucléaire
  • Scouts et Guides de France
  • Solar Generation
  • Tara Océans

L’Ultimatum climatique est aussi soutenu par de très nombreuses collectivités, syndicats, entreprises et partis politiques.
« L’ultimatum climatique est une campagne s’intégrant dans la mobilisation internationale pour obtenir à Copenhague 2009 un accord à la hauteur des enjeux climatiques.

Pour plus d’information sur la mobilisation internationale cliquez ici »

Autres sources d’informations :

http://en.cop15.dk/

http://www.copenhagenclimatecouncil.com/

1 décembre 2009 at 09:56 2 commentaires

Centre démocrate


Le CDH organise des élections pour désigner un(e) successeur à Joëlle Milquet. J’aime bien les élections. Il y a un enjeu, des poses, des déclarations, un suspense, des haines, des alliances, … Pour éviter qu’il n’y ait trop de tout ça, le CDH a bien fait les choses. Un réglement en béton qui disqualifait quiconque n’était pas Benoit Lutgen (j’exagère à peine). Un comité des sages devait examiner les (la?) candidature pour vérifier qu’elle correspondait bien aux critères stricts qui encadraient la procédure.

Le hic, c’est que Benoit il n’est pas chaud-chaud. Il aime son boulot à Namur et n’a pas envie d’aller s’enferrer dans le panier de crabes fédéral. Donc, Benoit a posé sa candidature (fallait bien) et tout le monde était content.

Sauf le comité des sages qui est bien embêté pour vérifier la validité de la candidature: Benoit est d’accord d’être élu si on attend deux ans. Sinon, ça le fait pas. Le comité ne peut pas dire que le réglement fait pour élire Lutgen n’est pas bon. Mais il ne peut pas qualifier Lutgen non plus puisqu’il pose sa candidature pour dans deux ans.

En fait, j’aime bien aussi les élections au CDH. C’est réconfortant de voir à quel point un parti politique est soucieux de la transparence et respecte les réglements qu’il édicte. C’est rassurant de constater que des gens aussi pointilleux soient les mêmes que ceux qui nous représentent pour conduire le pays.

16 novembre 2009 at 22:51 Laisser un commentaire

Quand Fabiola, on ne compte pas


Je me demande s’il s’agit de résignation ou d’invraisemblance.

La presse s’est faite l’écho d’une baisse de la dotation accordée à la famille royale de Belgique suite  à la baisse de l’inflation. Ce qui est intéressant, à lire les divers commentaires, c’est qu’une forme de consensus semble se dégager. Je suis partiellement en phase avec lui. On vit dans une démocratie où le Roi a une légitimité légale qui est contestable mais qui est reconnue par une large part de la population. Qu’Albert II et son héritier soient entretenus (je ne trouve pas d’autre mot) par les finances publiques est une chose qu’on peut déplorer mais qu’il faut respecter. Après tout, le trésor public français finance des choses parfois bien discutables et voici plus de deux siècles qu’on n’y parle plus de royalisme (quoique).

On sent glisser l’opinion en ce qui concerne le reste de la fratrie de Philippe. On s’offusque légèrement du yacht d’Albert II mais on se lasse encore plus des frasques de Laurent. Bienvenue au 21ème siècle!

Bref, la participation financière des belges à l’institution royale n’est pas ma tasse de thé mais je la respecte. Comme je respecte le financement d’autres institutions telles que l’Eglise malgré la méfiance qu’elles m’inspirent. Là aussi, un consensus se dégage.

Ce qui me frappe vraiment, c’est que personne ne remette en cause la hauteur des sommes allouées à la veuve du roi Baudouin. 1.462.000 Euros pour l’année 2010 (elle perd 132.000 euros car sa pension est liée à l’inflation qui a été négative). Elle touche 30 fois le salaire brut d’un employé moyen avec pour seule qualification d’avoir été la femme du roi et d’aller écouter les violonistes du concours reine (encore) Elisabeth et la messe du Te Deum (elle revient juste pour ça après un repos de 3 mois en Espagne. C’est ce que j’appelle de l’argent bien dépensé).

Si la presse Flamande tape régulièrement sur Philippe et si tout le monde le fait sur Laurent, je n’ai jamais entendu personne s’étonner qu’une vieille bigote sympathique touche une retraite de plus de 110.000 euros par mois. Ca me laisse pantois.

12 novembre 2009 at 23:00 1 commentaire

Bons de réduction électroniques sur internet


Un article du Soir m’a fait sourire ce matin. Présenté comme une avancée, le bon de réduction « électronique » est maintenant une réalité. Il paraît que les Belges sont les champions du monde de l’utilisation de bons de réduction en magasin. Sans doute pour faire moderne, les distributeurs ont mis au point un système où il est possible de se procurer ces bons depuis votre ordinateur. En plus d’être complexe, le système est assez pernicieux.

Complexe? Jugez-en. Vous devez vous inscrire sur un site, choisir le bon, cliquer dessus pour qu’il s’imprime automatiquement sur votre imprimante. Il ne peut pas apparaître sur l’écran pour éviter les fraudes. Ce n’est pas tout. Il vous faut encore découper le bon (les caissières n’accepteront pas les feuilles A4).

Pernicieux? D’abord, les bons sont nominatifs. Les distributeurs pourrons tracer avec précision qui a acheté quel produit à quel moment et avec quel bon. Ensuite, la valeur faciale du bon ne peut pas dépasser 1 €. Ce qui est drôle, c’est que le coût de revient d’une page imprimée à l’aide d’une jet d’encre peut aller jusqu’à 30 centimes.

Ce genre de procédé qui vise à pousser le client à faire le boulot du distributeur et à contrôler la façon dont il consomme un produit se répand de plus en plus. On songe bien sûr aux banques qui découragent l’usage du guichet humain. Mais que penser du DVD qu’on ne peut pas lire s’il a été acheté légalement dans une autre ‘zone’ géographique? Que penser des connecteurs des gadget électroniques qui sont conçus pour ne fonctionner qu’avec une seule marque?

21 octobre 2009 at 09:33 1 commentaire

Ainsi va l’Histoire


Une suggestion: pour éviter de vous retaper un nouvel épisode de Joséphine ce soir, courrez vous procurer la série ‘Mad Men’. Le pitch est assez novateur: la vie de publicistes dans le New York de 1960. A-delà des qualités de la narration, de l’interprétation et de la réalisation, ce qui nous frappe comme un coup de poing est de mesurer à quel point le monde à changé en cinquante petites années. Même si c’est un gimmick et que le trait est forcé, voir les acteurs allumer clope sur clope est devenu choquant. Ensuite, la place de la femme (et des hommes d’ailleurs) est tellement enclavée dans des stéréotypes soigneusement entretenus que le New Yorkais de 1960 ne nous paraît pas si différent du taliban moderne. Les noirs sont des serviteurs, les femmes des potiches, les hommes des chasseurs. Les hommes boivent. Tout le monde fume.

On a vraiment l’impression de regarder une émission de téléréalité dans une région oubliée de l’histoire. Un peu comme si on découvrait des pigmées polygames dans le sud des Ardennes.

Mon premier réflexe fût de me dire que le trait était grossi. Pourtant, j’approche de la quarantaine et le monde beaucoup changé depuis que j’étais gamin. Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps, les fumeurs étaient rois dans les bureaux. C’est aussi assez nouveau que tout le monde fasse plus ou moins gaffe à ne pas se prendre une biture avant de prendre le volant. Même si on est loin du compte, être homosexuel ne vous condamne plus à être un paria de la société. Il y a encore une vingtaine d’année, homo était une insulte et pas une préférence sexuelle. Si les pères au foyer sont encore rare, ils suscitent plus l’envie et le respect. Les femmes sont respectées pour leur compétences et plus uniquement pour leur rôti du dimanche après la messe.

Il y a cinq ans, les USA n’avaient pas réélu Bush Jr. Van Cau était le premier personnage politique de la Wallonie. Happart était le second. Personne n’avait oublié les noms de Despiegeler et Cariat. Tsunami était probablement le nom d’un pays d’Asie. Votron était un patron de banque respecté.

Voici bientôt 5 ans, le 13 décembre 2005, était promulgué au Moniteur Belge la loi relative à l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Cinq ans. Une éternité.

9 octobre 2009 at 17:46 Laisser un commentaire

Frantic Polanski


Je n’aime pas trop les faits divers. En fait, c’est une litote qui me permet de dire ce que j’en pense vraiment. Cependant, il y a dans l’affaire Polanski des éléments qui me donnent à réfléchir.

Voici plus de trente ans, aux USA, en pleine gloire artistique, Roman Polanski a couché avec une mineure de 13 ans. C’est un fait. Il l’a avoué. La gamine n’était pas une oie blanche et sa mère espérait en tirer quelqu’avantage. Depuis, la victime a demandé à ce qu’on cesse de ramener ce sujet à la une et qu’on oublie tout ça. Un récent documentaire a montré comment le procureur de l’époque s’était servi du dossier pour asseoir sa popularité (aux Etats-Unis, les procureurs sont élus). Polanski a fait 40 jours de prisons préventive avant de sortir sous caution. Mort de trouille, il  a tout plaqué et s’est envole pour la France où il s’est établit et a poursuivi sa carrière artistique. Franchement, étant donné la partialité avec laquelle il était traité à l’époque, je pense que j’en aurais fait autant.

Polanski n’a jamais pu remettre les pieds aux USA. Ce samedi, alors qu’il se rendait à un festival à Zurich, il a été arrêté par la police suisse en vue de l’extrader vers les USA afin d’honorer le mandat international dont Polanski fait toujours l’objet.

C’est ici que l’histoire devient intéressante. Primo, Polanski a une résidence à Gstaad. En Suisse, donc. Le mandat court depuis 30 ans, c’est un premier point étrange. Ensuite, je suis ébahi de voir la liste des « éminents » artistes et des responsables politiques qui s’indignent qu’un artiste d’une telle importance soit jeté en prison. Une pétition en ce sens a déjà été signée par de très grands noms du cinéma. Kouchner en appelle à la clémence auprès d’Hillary Clinton. Frédéric Mitterand est stupéfait. On croit rêver. On peut penser ce que l’on veut de ce qu’il a fait mais je comprends mal que ceux qui pense que sa renommée l’a desservi voici 30 ans lorsque la justice lui a refusé un débat contradictoire soient les mêmes qui pense qu’une telle personnalité devrait être exemptée de futilités telles qu’un mandat d’arrêt pour viol de mineure. Cette réaction est franchement inquiètante.

Même les grands artistes doivent répondre de leurs actes. Même les grands artistes ont droit à une justice équitable. Le talent n’a rien à voir avec la justice.

29 septembre 2009 at 14:02 4 commentaires

H1N1, Principe de précaution et totalitarisme.


Je vais me faire des amis.

J’en ai plus qu’assez de la psychose entretenue par les médias et les autorités concernant la grippe. On ne doit plus se serrer la main, ne plus se faire la bise. Des flacons de gel désinfectant fleurissent dans les endroits publics. En France (où la psychose atteint des sommets du ridicule), des mesures sont prises pour fermer une école si une classe recense plus de quelques malades.

Juste pour la clarté de l’argumentation, on parle bien d’une grippe. Pas de l’Ebola ni de la peste ou du SIDA. D’une grippe, certes contagieuse, mais ni plus grave ni plus bénigne que les autres. Jusqu’à présent, toutes les études montrent que l’A H1N1 est fort contagieuse, qu’elle a un taux de mortalité comparable à la grippe saisonière et qu’elle ne se conjugue pas avec des souches animales. Il y a donc quelque chose d’inquiètant, à la limite du totalitaire, dans la manière dont les institutions traitent une épidémie somme toute fort banale. Vous trouvez que j’exagère? Pensez aux millions dépensés sans évaluation médicale pour acheter des médicaments sous licence à des firmes phamaceutiques. Songez à la manière dont certains médias enfoncent le clou chaque soir. Songez que la poignée de main est en passe de devenir aussi mal vue que la cigarette. Lorsqu’on induit de nouveaux comportements pour lutter contre une menace imagnaire, je m’inquitète. Un réflexe.

Principe de précaution.

Encore une locution qui m’énerve. Lorsque quelqu’un n’est pas d’accord, lorsqu’un lobby veut faire valoir son opinion, il prononce « Principe de Précaution ». Il n’y a rien à répondre à ça. Le débat est mort, on passe à autre chose. Pour rappel, ce n’est qu’une locution qui sonne très scientifique (c’est un principe voyez-vous) mais qui ne veut absolument rien dire. Il permet de cristalliser une peur pour l’instrumentaliser. Ce n’est pas neuf. Lorsque le train s’est développé à la fin du XIXème siècle, de nombreuses voix (dont des scientifiques) se sont élevées. Le grand physicien Ampère a même écrit qu’un voyageur qui traverserait un tunnel ferroviaire à plus de  50 km/h verrait ses poumons éclater. Dommage pour lui qu’il ne connaissait pas le principe de précaution. On aurait bien ri.

Sérieusement, imaginez qu’au lieu de prendre des sujets qui inquiètent les population à cause de leur légitime ignorance (combien d’entre nous maitrisent des sujets des ondes GSM, les infections virales, la sécurité informatique, etc?), imaginez donc, que des fanatiques religieux brandissent le principe de précaution contre le sexe avant le mariage? Finalement, on ne sait pas si ce n’est pas néfaste pour la santé. On ne sait jamais …

Une dernière chose. La première fois que j’ai entendu parler de ce foutu principe, c’était Le Pen qui voulait qu’on ne puisse faire de transfusion sanguine qu’au sein d’une même famille pour éviter d’attraper le SIDA d’un homosexuel. Il fallait appliquer le principe de précaution. Il pensait sans doute qu’il n’y avait pas d’homosexuel dans sa famille.

J’aimerais qu’on applique le principe de précaution à ceux qui ne sont pas d’accord avec moi.

14 septembre 2009 at 18:59 4 commentaires

Les identités meurtrières – Amin Maalouf


Lorsqu’on m’en a parlé pour la première fois, c’était accompagné d’une mine ébahie: « Tu ne connais pas? C’est pourtant la base de tout! » Si je trouve le propos légèrement excessif, je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agit effectivement d’une lecture fondamentale au sens où elle devrait être encouragée dès le plus jeune âge. C’est d’un style très abordable et, même si Maalouf prêchait un convaincu, j’y ai trouvé des angles d’analyses auxquels je n’avais jamais songé.

A mes yeux, la seule faiblesse de ce livre est qu’il n’en est pas un. C’est purement subjectif mais, pour moi, un bon livre est toujours un roman. Sinon, c’est un manuel ou une référence. Je sais que c’est idiot mais je n’arrive pas à considérer un texte purement factuel (telle qu’une biographie par exemple) comme un ‘vrai’ livre. Les identités meurtrières n’est même pas un essai; c’est un discours vibrant et érudit couché sur papier. L’ approche de Maalouf, toute en nuances, s’enrichit de son histoire personnelle et sa vaste culture pour appuyer son propos. C’est brillant et convaincant (même pour un convaincu). Il renverse régulièrement les prismes à travers lesquels les médias traitent l’information. Il pose l’axiome (qui me parait toutefois un peu limite) que l’identité d’un individu est composées d’une multitudes d’identités (tels que la langue, la culture, la religion, la couleur de peau, les préférences sexuelles, …) dont la conjonction fait un individu unique. Selon lui, si l’une de ces identités est mise en péril, elle prend le pas sur l’identité globale. Pour caricaturer, un noir homosexuel flamand mettra en avant l’une ou l’autre de ses identités selon qu’il vit en Alabama, à New York ou à Oostende.

Parmi les questions qui poussent à revoir sa vision du monde et de l’Histoire, nous avons:

  • Est-ce la religion qui influe sur une civilisation ou une civilisation qui influe sur la religion?
  • La chrétienté se serait-elle développée si elle n’avait pu s’appuyer sur le droit romain et et sur la culture grecque?
  • Le marxisme aurait-il été différent s’il ne s’était développé en Russie?

Un point particulièrement intéressant est soulevé par Maalouf concernant la domination culturelle de la civilisation occidentale  sur les autres civilisations. D’après Maalouf, l’accélération de la prédominance culturelle de l’occident date de la campagne d’Egypte de Napoléon en 1799. Depuis lors, que ce soit d’un point de vue politique, scientifique ou culturel, toutes les grandes évolutions (elles ne sont pas toutes positives mais elles sont toutes marquantes: cela va du nazisme à la conquête de l’espace, de l’informatique à la bombe atomique) ont pris corps en Occident. Jusqu’alors, les différentes civilisations évoluaient d’une manière asynchrone mais globalement au même rythme. La Chine, l’Inde, l’Orient, les Aztèques ont tous un moment ou l’autre été un moment ou l’autre en avance. Mais l’accélération fulgurante que connaît  l’Occident depuis trois siècles n’a aucun précédent historique. Cela joue sur les autres civilisations qui doivent renoncer à une partie de leur identité pour suivre le mouvement. Un mouvement  depuis trop à sens unique longtemps qui génère des frustrations. Maalouf illustre intelligemment cette dernière idée en parlant des Français qui s’insurgent contre l’envahissement des anglicismes et des fast food. Toute culture vit mal d’avoir le sentiment d’être dominée par une autre.

Les nombreuses citations que j’ai pu extraire de ce livre démontrent à quel point il m’a impressionné malgré la naïveté parfois pesante du propos de Maalouf. On ne peut que rester admiratif devant son analyse et sa vision (Les identités meurtrières ont été écrites avant les attentats de New York, l’élection d’Obama qui s’est élevé au dessus de son identité raciale pour être élu). En tant que Belge, j’avoue que j’aimerais que ce bouquin soit un préalable avant de débuter les négociations communautaires qui s’annonce.

12 septembre 2009 at 18:56 3 commentaires

Happart en vrille


J’aime bien lire les articles du journal où le nom de Happart apparaît en titre. A chaque fois, il y a un truc drôle qui suit. Le prénom importe peu. La connerie est une règle bien respectée dans la famille. Pourtant ces derniers jours, si la règle est bien suivie (une connerie dans le titre), et bien qu’instinctivement j’ai envie de me joindre à ceux qui le conspuent pour recevoir une telle somme (500.000 € en 4 ans) alors même qu’il quitte la vie politique, j’ai envie de me placer du côté de Jean-Marie.

Qu’on me comprenne bien: qu’un homme politique reçoive une indemnité lorsqu’il perd son siège, c’est très sain. Le contraire ne laisserait à la politique que ceux qui peuvent se permettre de mettre leur carrière en pause et qui ont l’assurance de reprendre leur travail une fois leur mandat révolu. Que quelqu’un qui part à la retraite bénéficie des mêmes avantages, c’est déjà plus discutable. Que le type de fonction parlementaire (ici, président du parlement) influe sur la taille du ‘parachute’, c’est également fort discutable (je ne vois pas en quoi un ex-président a plus de difficulté à se réinsérer dans la vie active qu’un parlementaire ‘normal’). Que ce ‘parachute’ soit une enveloppe globale est aussi une bizzareté. Le paiement de ces mensualités devrait être interrompu lorsque l’ex-parlementaire retrouve un travail ou un statut équivalent.

Ce qui ne souffre pas de discussions, c’est qu’Happart doit avoir cet argent. Tout comme Donfut d’ailleurs. Quoiqu’on pense de la somme, de la personne ou de l’opportunité de lui octroyer. Une règle est une règle. Un contrat est un contrat.  Le vrai scandale se trouve dans l’incompétence des personnes qui ont rédigés et approuvé ces contrats. Et, là, on touche à quelque chose de bien plus grave et moins folklorique que ce cas Happart. Qui a approuvé les émoluments de Votron? De Miller? De Donfut? De Happart? D’Ecclestone? Qui a approuvé les comptes de la Carolo? De Fortis? Des incompétents. Des conseils (!) d’administration. Des groupes parlementaires. Et ce sont souvent les mêmes qui hurlent au scandale des sommes engagées!

Je propose de créer une fondation pour qu’Happart touche son pognon et qu’on n’entende plus parler de lui! Quitte à ce qu’il y ait moins de bêtises dans les titres des journaux.

10 septembre 2009 at 09:55 Laisser un commentaire

Les yeux jaunes des crocodiles – Katherine Pancol


Un livre de (pour?) femmes

Un livre de (pour?) femmes

J’ai toujours cru que les femmes étaient des personnes compliquées. Lorsque, devant sa garde-robes pleine à craquer, ma femme se plaint qu’elle n’a plus rien à se mettre, quand elle pleure devant un film, quand elle rit parce qu’elle est nerveuse, je me tourne vers mon fils d’un regard plein de ‘voilà comment est la vie mon fils‘ et je répète la locution qui rassure tous les hommes: « Ahhh … les femmes« .  Ensuite, on rit car les clichés tirent leurs drôleries de leurs simplismes et de leurs résiliences.

Bref, j’ai toujours cru que je ne comprendrais jamais rien aux femmes. J’aurais pu rester dans ma candide et confortable ignorance mais le livre de Pancol est comme un livre de recettes qui livre les ingrédients du plat secret de votre grand-mère (c’était juste un peu de beurre et de farine????!!!). Il tue la magie des stéréotype en livrant un des secrets les mieux gardés de l’humanité. Pour les paresseux qui voudraient soulever le voile du mystère sans se taper lire les 700 pages pleines de rebondissements qui feraient pâlir d’angoise les résidentes de Wisteria Lane,  je vais lâcher le morceau.

Les femmes sont des princesses et les hommes sont des princes. De pauvres princesses comme cendrillon, des méchantes reines comme la belle-mère de Blanche Neige, des rois bienveillants et forts, des princes charmants et des rois vils. Voilà. C’était simple.

Bon, j’admets que je pousse le sarcasme un peu loin. Ce n’est pas mal écrit. C’est fluide. C’est plaisant.Mais c’est aussi d’une naïveté confondante. Je n’exagère pas dans mon analogie de conte de fées.  L’héroïne principale est une femme pataude, intello, délaissée par son mari, sans le sou qui, à l’instar de Cendrillon, va battre le mauvais sort à l’aides de quelques amis friqués (les fées). Sa soeur est une femme magnifique mais frivole, riche mais seule, propère mais creuse. Leur mère (la marâtre) est une femme  avide et sèche qui préfère la belle à la souillon. Elle se repose sur la fortume d’un riche commerçant (le roi bienveillant) qu’elle enferme dans ses griffes.

J’avoue ne pas comprendre la raison du succès de Pancol. Ce n’est pas vide ni creux comme un série télévisée française. Ce n’est pas aussi rythmé qu’un thriller américain. Ce ne sont pas des personnages dont le lecteur peut se sentir proche. Le style est correct sans être renversant. C’est d’abord et surtout naïf.

Je ne résiste pas à l’envie de citer une courte phrase qui, à mon sens, résume le ton du roman. Il n’a aucun sens hors contexte mais je suis resté bouche bée en lisant la réplique. La société américaine résumée par Pancol. Notez la profondeur de la forme ( boue médiatique) et du fond (je me demande combien de justiciables américains viennent devant le juge en avouant avoir noyé un bébé pour ne pas encourir les foudres de la justice en affirmant que c’était simplement pour le rendre plus propre).

– Elle avait commis un véritable crime aux yeux de la loi américaine qui ne plaisante pas avec les menteurs. C’est le crime suprême là-bas.

– C’est pour ça que Clinton a été traîné dans la boue médiatique…

6 septembre 2009 at 08:56 Laisser un commentaire

Fortune de France (tome 4) – Le prince que voilà – Robert Merle


Depuis quelques années, lorsque je suis en vacances au soleil, j’aime lire les aventures de Pierre de Siorac, un jeune nobliau protestant qui accompagne les turbulences de la France de la fin du XVIème siècle. Le premier tome parle de la petite noblesse et de la guerre de religion qui couve, le second parle de la vie quotidienne à Montpellier, le troisième du massacre de la Saint Barthélémy.

Ce quatrième opus nous fait vivre de près le combat feutré entre le roi Henri III et le duc de Guise. Siorac, en tant que médecin du roi, nous fait vivre les intrigues et les luttes de clans qui minent la cour du roi. Robert Merle décrit bien les méthodes employées par le duc de Guise pour parvenir à ses fins. Comment il soudoyait le clergé pour que ses prêches mettent en avant sa volonté de défendre l’Eglise. Les prêches remplaçaient les discours télévisés. On est abasourdi par le cynisme qui déguisait l’ambition sous le manteau de la foi.

Une des particularités de cette saga c’est qu’elle est intégralement écrite en vieux français. En effet, Robert Merle a écrit ces romans comme une chronique écrite par Pierre de Siorac. L’érudition et la précision historique ne doit pas vous laisser croire qu’il s’agit d’une ennuyeux jus de crâne. Il s’agit de romans très vivants et parfois paillards. Foin des tristes manuels d’histoire, Siorac se bat, drague et dague. C’est Dumas avec la rigueur historique. Lire le vieux français est un peu comme lire une seconde langue. Certains mots nous échappent, c’est pratiquement impossible à lire à voix haute mais, une fois dans le bain, on oublie la langue pour se délecter du récit.

Une série absolument formidable. Je ne résiste pas à l’envie de vous  livrer quelques extraits. Les choisir fut très facile: chaque page est un merveilleux mélange de style et de dépaysement.

Dans le même temps, poursuivit le roi, M. Pomponne de Bellelièvre sera dépêché à Soissons pour quérir expressément au duc de Guise qu’il ne vienne à Paris que je ne l’y mande; que s’il y vient, les affaires étant ce qu’elles sont, sa venue pourrait me causer une émotion, de laquelle je le tiendrai à jamais coupable.

Monsieur de Siorac, dit Sarmacas, nullement rabattu par ma roideur, je ne doute pas que votre bonne foi désormais veillera avec le dernier scrupule à ce que Larissa ne soit jamais par vous avec sa jumelle confondue, confusion qui aurait pour tous des conséquences si amères que je répugne à les envisager, et plus encore à les nommer.

Mais Quéribus dont l’oeil avait brillé quand s’était déclos l’huis de la librairie, pour s’éteindre incontinent quand Fanchou avait paru, laissa la chambrière remplir son gobelet sans un merci et sans y toucher, envisageant son vin avec des yeux absents et ne sachant même point, à ce que je cuide, ce qu’il tenait en sa dextre.

27 août 2009 at 22:07 Laisser un commentaire

Terroriste – John Updike


Un grand livre

Un grand livre

J’ai un peu de mal à parler de ce livre comme d’un roman. John Updike a écrit un essai sur le terrorisme en le travestissant d’une intrigue pour lui donner des airs de roman. A l’aide d’une plume vivace et cultivée,  il retrace l’histoire d’un jeune homme qui accepte une mission suicide pour commettre un attentat à New York.

L’auteur contemple l’Amérique à travers les yeux des protagonistes de son intrigue assez légère mais bâtie sur des fondations extrêmement solides. C’est ainsi que le vieux professeur athée d’origine juive porte un regard nostalgique sur le pays de sa jeunesse ou qu’un jeune homme mi-arabe mi-irlandais s’investi dans sa Foi musulmane comme un jardinier place un tuteur pour que sa plante pousse bien droit. Dans une petite ville dont l’avenir est derrière elle et  dans une Amérique dont les valeurs se limitent au consumérisme et à l’argent, peu d’options sont à la portée de sa jeunesse. Le jeune lycéen en quête d’identité en quête de valeurs se retranche dans la Foi.

John Updike brosse un portrait très sombre d’une Amérique qui aurait perdu ses repères. De longues et passionnantes digressions appuient son propos dans un langue magnifique quoique parfois baroque. Hormis dans les dialogues, Updike ne sait pas faire de phrase de moins de 10 lignes (j’exagère à peine) ce qui donne un texte souvent magnifique sans être pédant mais qui rend aussi la lecture difficile. Ne tentez pas de lire ce bouquin lorsque que vous n’êtes pas complètement concentré ou trop fatigué pour regarder un nanar  à la télévision.

Je n’avais jamais rien lu d’Updike le classant inconsciemment d’une manière totalement arbitraire dans  la catégorie des auteurs intellos pontifiants (à côté de BHL). Je ne saurais trop vous recommander ce livre pour le regard qu’il porte sur notre civilisation. Le trait peut parfois être caricatural mais il est absolument lucide sur le fond.

18 août 2009 at 17:08 2 commentaires

Les tribulations d’une caissière – Anna Sam


Voici quelques années, j’avais lu dans un magazine un article sur cette caissière qui du haut de son bac+5 portait un regard décalé sur son métier. Je m’étais dit que l’angle  était vraiment intéressant. Je le pense toujours bien que je sais maintenant qu’un bon sujet ne suffit pas à faire un bon livre.

Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un livre à proprement parler mais d’un blog imprimé. La nuance pèse lourd dès les premières pages. Il n’y a pas de fil conducteur, le ton est direct et le propos ne s’appuie sur aucune trame solide. Anna Sam enfile  des tranches de vie et des coups de gueule mais elle n’écrit pas de livre. Bien qu’elle ne cesse de mettre en exergue la licence en littérature, son style est d’une pauvreté agaçante. Mais  là ne réside pas la vraie faiblesse du bouquin. En effet, si ses expériences vécues dérrière une caisse peuvent parfois toucher, le ton reste désincarné. Elle passe très vite sur les raisons qui l’ont poussé à prendre ce job et surtout à le garder huit ans alors qu’elle se plaint  à longueur de pages de la frustration de n’être qu’une caissière. Le complexe d’infériorité qui se dégage n’a d’égal que la vague mysanthropie qu’elle éprouve envers ses clients ou ses supérieurs hiérarchiques. Elle déverse ses flots d’amertume sur tout le monde excepté ses collègues. On ne comprend pas qu’elle garde un job aussi pourri aussi longtemps avec un si beau diplôme. On le comprend d’autant moins qu’elle ne parle à aucun moment des caissières si ce n’est pour dire que c’est un métier difficile et que tout le monde les déteste. Surtout elle. Selon elle, passer du statut de caissière à celui d’auteure est comme passer du stade de la chrysalide à celui de beau papillon. Un conte de fée. Une dissonance entre le propos du livre et sa conclusion qui le rend d’autant plus supportable. Cette Anna Sam est un des rare auteurs avec qui je n’aimerait pas discuter plus avant de son oeuvre. Après avoir lu son bouquin, j’ai l’image d’une femme aigrie et mal dans sa peau qui fait passer tous les clients pour des goujats, des bêtes ou des abrutis. Si on la suit, seule Anna Sam est à sauver lors du prochain déluge.

12 juillet 2009 at 16:07 3 commentaires

Elus buissoniers


C’est promis, après j’arrête de m’indigner sur la pratique politique. Je ferai comme tout  le monde: je râlerai dans mon coin ou je traiterai de fripouilles les politiques les plus exposés.Ou pire, je me tairai. Comme la grande majorité d’entre nous.

En effet, tout le monde semble avoir renoncé. Nous sommes tous résignés. Personne ne s’étonne. Un seul  leitmotiv: « Ca a toujours été comme ça. »

Je ne vais pas illustrer mon propos en prenant l’exemple trop évident de Didier Donfut qui a été élu confortablement par une population amorphe. Non, je vais simplement citer les noms de quelques élus hennuyers. Ils sont pratiquement tous PS (il y a un CDH) mais c’est un hasard du à la forte proportion d’élus PS en Hainaut. Aux dernières élections, il ont rassemblé sur leurs noms plus de 140000 voix cumulées (uniquement sur le Hainaut!).

Paul Magnette, Eric Massin, Ingrid Collicis, Catherine Fonck, Didier Donfut, Camille Dieu, Philippe Busquin ont tous en commun d’avoir reçu un mandat fort de la part de leurs électeurs. Tous ont arpenté les quartiers, serrés des mains sur les marchés, ont fait la bises dans les meetings.

Tous ont en commun d’avoir d’ores et déjà annoncé qu’ils n’iraient pas siéger à Namur pour remplir le mandat qu’ils ont sollicité! Elio Di Rupo (près de 45000 voix) a annoncé qu’il allait s’appliquer le décumul des mandats. Très louable en soi mais je vous parie mon dernier slip qu’il n’ira pas au parlement wallon. Armand De Decker ne fait pas mystère qu’il ne quittera le sénat pour la région bruxelloise que si il en devient le président. Si le siège de député n’est pas assez chic pour Armand, pourquoi se présente-t-il sur les listes?

Ce qui m’énerve le plus, c’est l’apathie générale. Quand on pose la question, tout le monde s’en indigne mais aucun mouvement d’opinion ne se cristallise.

Un dernier exemple de pratique douteuse. La RTBF a passé un reportage dans « Question à la une » sur les célébrités ou les « fils de » qui se présentaient aux récentes élections. Un quizz de culture politique générale a été posé à des gens aussi différents que Jean-Claude Defossé, Anne Delvaux, Julien Uyttendaele, Pierre Mishiga, Florence Reuter ou Frédérique Ries. Les résultats sont ahurissants. Seuls Defossé et Ries semblent savoir de quoi ils parlent. Anne Delvaux (journaliste qui a présenté le journal télévisé pendant près de 13 ans) a même estimé que Bruxelles compte environ 80% de néerlandophones!

Ca a toujours été comme ça.

13 juin 2009 at 08:37 3 commentaires

Rouche: La couleur de l’argent


Je ne connais rien au foot. Je ne comprends rien à l’extase du supporter. La couleur du maillot du gars qui met le ballon au fond des filet me laisse totalement indifférent.

En fait, c’est plus que de la méconnaissance, de la mécompréhension ou de l’indifférence. C’est de l’ébahissement.

Comment investir autant d’émotions dans ce qui n’est finalement qu’une marque commerciale comme une autre? Des professionels assurent un spectacle et un suspense pour lequel ils sont rétribués. Leur employeur perçoit des bénéfices qui leur permet de développer leur masse salariale afin de recruter des collaborateurs plus efficaces afin de développer les parts de marché.

Reconnaissez que, sous cet angle, il est plus difficile de s’enthousiasmer. Il m’est tout autant impossible de comprendre pourquoi la marque ‘Standard’ fait la une de tous les médias sans devoir écorner son budget marketing. Je me demande ce que penserait le CSA si la RTBF relayait les efforts de Coca Cola (rouge et blanc) pour marquer des points contre Pepsi (bleu).

Que des parents encouragent leurs enfants sur un terrain de sport, c’est naturel. Qu’un amateur de sport apprécie de beaux gestes, c’est une question de goût. Qu’on soutienne une marque, ça me dépasse.

25 Mai 2009 at 10:28 Laisser un commentaire

Wallonie-Bruxelles


Il y a un truc qui me gave vraiment pour le moment. Un sondage. Les sondages m’ennuient toujours mais celui-ci est à la limite de l’honnêteté intellectuelle. Il s’agit d’un sondage commandé par le quotidien « Le soir » et la RTBF portant sur le regard croisé que portent les Bruxellois sur les Wallons.

C’est ainsi qu’on nous lance des chiffres sans fondement rationnel. Un extrait:

Que pensent les Wallons des Bruxellois ? Sont-ils prétentieux ou égoïstes ? Seuls, respectivement, 46,1% et 26,3% des 900 personnes sondées par le Centre d’étude de la vie politique de l’ULB confirment ces clichés. Par contre, ils sont 69,5% à les trouver ouverts sur le monde et 67,5% à les considérer sympathiques.

Imaginez qu’un type frappe à votre porte et vous demande si vous trouvez les Wallons/Bruxellois (rayez en fonction de votre lieu de résidence) égoïstes. Ben… mon bon Monsieur. Vous Parlez de Mr Debeukelaer de Hoffalize 5ème qui ne veut jamais prêter sa lampe à souder ou de Mme Wantiez de Molenbeek qui me prête souvent des intentions que je n’ai pas? Poser la question de cette manière implique déjà que:

  1. Les Wallons et les Bruxellois sont différents. Ce qui, pour moi, reste à démontrer. Si on teste des Liégois et des Carolos, bien que présentant tous un profil urbain et wallon, je suis à peu près certain que les résultats seraient différents. Va-t-on organiser un « regards croisés » entre chaque commune du pays?
  2. Les Wallons et les Bruxellois sont deux entités homogènes. Si Mme Wantiez est paresseuse, tous les Bruxellois le sont. La question induit le stéréotype.

Bref, sous le couvert d’un éclairage, on fige les clivages. Ou on les crée. Ce qui est pire.

Pour ma part (le principal bénéfice d’un blog est qu’on peut donner son avis sans qu’on vous l’aie demandé), j’ai beaucoup de mal à considérer le gros village de Namur comme la capitale de ma région. Bruxelles est la seule ville où un francophone belge se sent dans sa capitale.

6 Mai 2009 at 18:12 1 commentaire

Comptons les morts


Le 1er avril 2009, trois embarcations ont fait naufrage au large de la Libye en Méditerranée. C’est très loin d’être un poisson d’avril. Plus de 300 disparus. Un drame de l’immigration. Les médias en ont a peine parlé. A ma connaissance, aucun envoyé spécial n’y a été envoyé. Pas un journaliste n’a mené d’enquête pour connaître le nombre exact de victimes, leurs raisons pour s’embarquer, les circonstances du drame, …  Personne n’a soulevé le scandale des passeurs qui profitent de la détresse de ceux qui voient l’espoir sur l’autre rive de la mer.

On objectera que c’était le début du G20 et que l’actualité était plus chaude à Londres qu’en Lybie. Peut-être. Qu’en aurait-il été si un TGV avait fait 300 morts entre Paris et Bordeaux? Ou un tremblement de terre qui aurait fait 300 victimes à l’Aquila?

9 avril 2009 at 09:48 Laisser un commentaire

Die Welle – La Vague


Un film à voir et à faire voir

Un film à voir et à faire voir

En Allemagne, un professeur vaguement anar et rock ‘n roll (le genre de prof que ses élèves tutoient) se voit confier à contrecœur d’exposer les tenants et aboutissants de l’autocratie à une classe de terminale secondaire. Très vite, il se retrouve confronté à des étudiants lassés de s’entendre parler des nazis et des dictateurs. Pour eux, ils sont trop au courant, trop alertés pour qu’une telle abomination se reproduise aujourd’hui. Le professeur change de méthode et instille une nouvelle discipline et un esprit de groupe qui va souder sa classe.

Cette fiction dramatique dépeint sans jamais lasser le spectateur les mécanismes du fascisme. Ses bienfaits pour le groupe (cohésion, élimination des différences, soutien mutuel, signes de reconnaissance, …) sont au prix du rejet des personnes ne faisant pas partie du groupe ou ne partageant pas l’intégralité de ses valeurs. La dynamique mise en place par le professeur lui échappe petit à petit pour aboutir à la dépersonnification des élèves au profit du groupe.

A mon avis il serait dommage de réduire le message du film au seul fascisme politique. La dynamique pourrait s’appliquer à tous les groupes qui basent leur cohésion sur l’identité. Les supporters,  les fans qui suivent leurs idôles, les religieux qui confondent codes et rites spirituels peuvent tout à fait se retrouver victime des mêmes dérapages. La force du film est de ne jamais aborder le sujet sous le seul angle politique ou historique.

Saisissant et essentiel. Je vous invite tous à voir et à faire voir ce film.

Par parenthèse, je trouve triste qu’on nous matraque avec la promotion de films insipides (Coco, Indiana Jones 4, Safari, Slumdog Millionaire, Milk, Watchmen, …. la liste ne s’arrêtera pas) et qu’on passe à côté d’un tel bijou.

8 avril 2009 at 15:40 Laisser un commentaire

G20 et le mot qui fait peur


C’est fait. Les édiles mondiaux se sont penchés sur les problèmes du monde et ont injecté nos milliards et pourfendu notre beau paradis fiscal pour restaurer la confiance en attendant la relance. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais, en ce qui me concerne, relance est un mot qui me fout les jetons.

Il implique qu’on place tous nos efforts pour effacer le désastre où nous a conduit l’ancien système en attendant de pouvoir le relancer. Ce beau système qui rend les riches toujours plus riches et les plus pauvres plus nombreux. La croissance qui ne mesure que la richesse générée en un temps donné. Pas le bien-être, pas le pouvoir d’achat (devenu l’aune du bonheur dans les médias), pas le niveau d’éducation. Juste la richesse générée. Pas sa répartition. Le ratio entre les salariés les mieux payés et ceux du bas de l’échelle n’a fait que s’agrandir ces 30 dernières années. Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté n’a fait que croître. Et tout ce que demandent les élites en place est que ça reparte pour trente nouvelles années.

La relance.

Deux millions de personnes défilent dans les rues pour exprimer leur angoisse de l’avenir et tout ce qu’on en retient, ce sont les polémiques entre les organisateurs et la police. Trois millions pour les uns et 500.000 pour les autres. Un débat fondamental.

Vingts personnes (selon les organisateurs, la police présente en masse n’a pas pensé à compter) se réunissent à Londres et c’est une grand messe où chaque mot est rapporté dans le monde entier. Et tous les 20 n’avaient qu’un mot à la bouche: relance. On a utilisé les paradis fiscaux comme cache-sexe (vous saviez que Jersey était une île qui tirait toutes ses ressources de la pêche et du tourisme? en tous les cas, ce n’est offciellement pas un paradis fiscal. Et la Belgique est au même niveau  que Monaco. Cool.) mais tous les trilliards injectés n’ont qu’un seul but. Relancer le système. Comme avant.

Ca me fiche le bourdon.

6 avril 2009 at 08:55 1 commentaire

Industrie du divertissement


Un article sur l’excellent Blog politique m’inspire quelques réflexions

Pendant des décennies, l’industrie du divertissement a multiplié les supports en nous faisant racheter plusieurs fois les mêmes disques. Si vous aviez acheté Sgt Pepers en vinyle en ’68, vous pouviez le racheter en CD 20 ans plus tard. Beaucoup plus cher. Pendant la période où les CD et les vinyles cohabitaient dans les étalages des disquaires, les CD coutaient 50% plus cher. On a vécu la même chose avec les DVD qui ont replacé les VHS. Comment a-t-on pu nous vendre plusieurs fois les mêmes droits d’auteur de plus en plus cher?

A droit d’auteur égal, pourquoi un disque de Madonna vendu à des millions d’exemplaires est-il vendu au même prix que celui d’un obscur artiste local? Les économie d’échelle devraient rendre le disque de Madonna beaucoup moins cher. Si c’est par pure logique de marché, pourquoi les lobbies des majors insiste-t-il si lourdement sur la sauvegarde de la création artistique? Pourquoi sont-ce toujours les mêmes rentiers de la musique (ceux dont la réputation est établie depuis longtemps) qui servent de porte-drapeau à ces mêmes lobbies? Les artistes sont-ils un groupe homogène qui ont tous le même avis que Goldman, Halliday ou Bruel?

Ensuite, la technologie a complètement et très brutalement changé le rapport de force. Pourquoi la seule possibilité réaliste de voir un film de manière légale est de l’acheter? Je sais qu’il y a les videothèques, mais qui ont un choix tellement restreint qu’elle ne sont qu’un pis-aller. Si vous voulez voir la dernière saison de Lost, vous DEVEZ l’acheter. Peu d’entre vous la regarderont des dizaines de fois. La technologie permettrait facilement aux studios de distribuer des films en location par internet. Victime de sa cupidité, elle n’a pas su s’adapter et les consommateurs ont pris d’autres habitudes.

Ça ne va pas être facile de faire rentrer le dentifrice dans le tube.

16 mars 2009 at 10:13 Laisser un commentaire

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