Posts tagged ‘Cinéma’

Knowing / Prédictions – Alex Proyas


Prédiction: Vous nirez surtout pas le voir!

Prédiction: Vous n'irez surtout pas le voir!

Disons que mon enthousiasme était mesuré. Je m’atttendais à blockbuster américain classique avec un grosse catastrophe, un héros torturé que personne ne veut écouter avant qu’il ne soit trop tard, un président américain paternaliste et protecteur. Un film avec Nicolas Cage qui a participé à des oeuvres majeures telles que The Rock, Con Air, Ghost Rider, Benjamin Gates. Un film réalisé par Alex Proyas qui m’avait laissé un bon souvenir avec The Crow et un Dark City que je n’ai jamais pu voir sans – littéralement – m’endormir mais que mon entourage aime beaucoup.

Bref, un film parfait pour un après-midi en famille.

Faux.

Tout commence comme prévu. Un professeur au MIT père célibataire pas encore remis de la mort de sa femme. Une capsule temporelle enterrée voici 50 ans qui contient un code décrivant les dates, les lieux et le nombre de toutes les victimes de toutes les catastrophes majeures arrivées ces cinquantes dernières années. Durant la première heure, on est dans la veine des ‘Jour d’après’ et autres ‘Armagedon’ avec tous ses codes, sa musique trop forte et ses effets spéciaux tellement spectaculaires qu’on ne les remarque plus.

La suite est une vériable escroquerie. On tombe dans une farce biblique que les créationistes et les néo-chrétiens ont du adorer. Je vous passe les détails mais ce n’est même pas une vague métaphore. En soi, un film chrétien n’a rien de choquant. Pas plus qu’un film d’horreur. On peut préférer Cecil B. DeMille à Wes Craven ou Sam Raimi. Ce qui est réellement choquant, c’est que le film est vendu comme un thriller classique et prend soin d’installer le suspense dans la première heure avant de tomber dans le prosélitysme crétin. Ce n’est pas une question de Foi, c’est une question d’intelligence. On a droit à tous les clichés: l’arche de Noé, le paradis (avaec son arbre), les cavaliers de l’apocaplypse, le déluge, … La totale. Encore une fois, qu’il y ait un public pour ce genre de sujet, ce n’est pas le problème. Le coeur du problème, c’est de faire passer des textes obscurs pour un sujet grand public sans passer par une mise en contexte honnête.

J’ai commencé ce blog pour partager mes coups de coeurs mais si cet article a pu dissuader ne fût-ce qu’une personne d’aller voir Knowing,  pour de mauvaises raisons, je saurai que je n’écris pas dans le vide.

Ca fait du bien. Il y a bien longtemps qu’un film ne m’a pas révolté à ce point.

19 juillet 2009 at 08:22 Laisser un commentaire

Die Welle – La Vague


Un film à voir et à faire voir

Un film à voir et à faire voir

En Allemagne, un professeur vaguement anar et rock ‘n roll (le genre de prof que ses élèves tutoient) se voit confier à contrecœur d’exposer les tenants et aboutissants de l’autocratie à une classe de terminale secondaire. Très vite, il se retrouve confronté à des étudiants lassés de s’entendre parler des nazis et des dictateurs. Pour eux, ils sont trop au courant, trop alertés pour qu’une telle abomination se reproduise aujourd’hui. Le professeur change de méthode et instille une nouvelle discipline et un esprit de groupe qui va souder sa classe.

Cette fiction dramatique dépeint sans jamais lasser le spectateur les mécanismes du fascisme. Ses bienfaits pour le groupe (cohésion, élimination des différences, soutien mutuel, signes de reconnaissance, …) sont au prix du rejet des personnes ne faisant pas partie du groupe ou ne partageant pas l’intégralité de ses valeurs. La dynamique mise en place par le professeur lui échappe petit à petit pour aboutir à la dépersonnification des élèves au profit du groupe.

A mon avis il serait dommage de réduire le message du film au seul fascisme politique. La dynamique pourrait s’appliquer à tous les groupes qui basent leur cohésion sur l’identité. Les supporters,  les fans qui suivent leurs idôles, les religieux qui confondent codes et rites spirituels peuvent tout à fait se retrouver victime des mêmes dérapages. La force du film est de ne jamais aborder le sujet sous le seul angle politique ou historique.

Saisissant et essentiel. Je vous invite tous à voir et à faire voir ce film.

Par parenthèse, je trouve triste qu’on nous matraque avec la promotion de films insipides (Coco, Indiana Jones 4, Safari, Slumdog Millionaire, Milk, Watchmen, …. la liste ne s’arrêtera pas) et qu’on passe à côté d’un tel bijou.

8 avril 2009 at 15:40 Laisser un commentaire

Industrie du divertissement


Lindustrie du disque cherche à retourner la technologie à son avantage pour retrouver ses anciens profits

L'industrie du disque cherche à retourner la technologie à son avantage pour retrouver ses anciens profits

3 mars 2009 at 15:09 Laisser un commentaire

W – Oliver Stone


C’est avec un peu de dédain que j’ai entamé double you car je pensais n’y voir qu’un de ces pamphlets vindicatifs et, au final, sans intérêt. Comment avoir le recul nécessaire pour illustrer un personnage historique (si!) qui n’a pas encore quitté ses fonctions?

J’avoue avoir été très agréablement surpris. Le sujet est suffisamment difficile pour être casse gueule. Le film se déroule sur deux plan temporels qui s’entrelacent pendant près de deux heures: d’une part la préparation de la guerre en Irak jusqu’à la prise de conscience de l’échec, d’autre part, des flash back qui reprennent les instants saillants qui ont conduit W a se présenter à la course à la présidence. Rien sur 9/11, rien sur l’élection déplorable de 2000, rien après juin 2003.

L’hypothèse d’Oliver Stone est que W a souffert toute sa vie de l’ombre de son père qui mettait tous ses espoirs dans son frère Jeb plus brillant. Dès lors, il a tout fait pour démontrer à son père qu’il méritait d’être son fils. La théorie laisse un goût de psychiatrie de bazar mais il faut reconnaître qu’elle colle aux faits publics. L’hystérie collective  qui a affecté les USA en 2002 (après tout, le congrès a voté en majorité cette foutue guerre) prend une autre dimension lorsqu’on y supperpose la hantise du décideur en chef de ne pas être à la hauteur de son père.

Stone est finalement très indulgent pour Georges W. Bush. S’il est alcolo, incapable de tenir un job, faible, il est aussi capable de rebondir spectaculairement, sincère dans sa volonté de répandre la démocratie et la liberté dans le monde. Il est aussi très mal entouré entre un Donald Rumsfeld halluciné, une Condoleeza Rice amoureuse transie et un Dick Chesney machiavélique, W n’était pas à la hauteur de la situation. Le film se termine sur une apparition publique que l’on a tous vu où W est complètement désarçonné par une question d’un journaliste qui lui demande quelle place il pense laisser dans l’histoire. Cette scène donne un reflet tragique à un homme qui réalise qu’il gardera l’infamie de la médiocrité associée à sa présidence.

A noter la prestation stupéfainte de l’acteur Josh Brolin qui -bien qu’il n’a que peu de ressemblance avec W- nous fait oublier le visage d’un gars qu’on a vu quotidiennement pendant 8 ans.

1 février 2009 at 11:40 Laisser un commentaire

Alien Raiders


En fin de journée, une bande de malfrats braque un supermarché dans un bled de l’Arizona (donc, c’est un vrai bled). Très vite, ils abattent deux clients et se comportent bizarrement. Ils n’ont aucun intérêts pour l’argent et laissent filer la plupart des otages.

Alien Raiders est un film d’horreur revisitant le principe éculé de l’invasion extraterrestre par contamination. A défaut d’originalité dans le sujet, son traitement est excellent. Il reprend nombre de recettes éprouvées telles que celles d’Alien et des Dix petits nègres tout en restant original. La réalisation n’est pas sans faiblesse mais malgré le manque patent de moyens, ce film sort du lot et surpasse la plupart des grosses productions.

Un bonne surprise.

4 janvier 2009 at 08:33 Laisser un commentaire

Je vais bien, ne t’en fais pas


C’est à contrecœur que j’ai entamé ce film. Les films français ayant un titre étrange relatant les tribulations de trentenaires aisés foisonnent depuis quelques années. Si vous voulez vous faire une idée de ce que j’avance, je ne saurais trop vous conseiller l’exécrable Un baiser s’il vous plait. Bref, entre comédies lourdingues et marivaudages insipides, le cinéma français me laisse souvent froid.

Cela étant écrit, deux des meilleurs films que j’ai vu récemment sont français. Ils sont aussi très atypiques. Le premier est le merveilleux La graine et le mulet. Le second est affublé d’un titre encore plus cryptique.

Je vais bien, ne t’en fais pas raconte l’histoire d’une jeune fille dont le jumeau a disparu. On sent très vite le malaise des parents à évoquer sa disparition. Vient ensuite le refus et la colère. La jeune fille devra être hospitalisée car elle refuse de s’alimenter. Jusqu’au jour où elle reçoit une carte de son frère: « Je vais bien, ne t’en fais pas ».

Je suis parfois surpris du ton théatral des acteurs français qui préfèrent surjouer une scène pour palier les carences du scénario. Ici, la réalisation d’une sobriété en accord avec la gravité du sujet met en valeur la justesse de leur jeu. Le moindre second rôle est ancré dans la réalité. Une quotidien un peu médiocre de banlieusards perdus dans des lotissements sans âmes où la vie est rythmée par des émissions de télévision insipides.

Le film traite habilement de la difficulté de communication entre parents et enfants. Les non-dits remplacent les silences. Pourtant, petit à petit, l’histoire dévoile que derrières ces silences se dissimulent un amour immense. Bien que traitant d’un sujet difficile, le film entretient une tension grâce à l’omniprésence (!) du frère et du mystère entourant son absence (Que lui est-il arrivé? Où est-il? Pourquoi cette haine envers son père? Pourquoi n’appelle-t-il pas sa sœur?).

Un très grand film.

3 janvier 2009 at 11:04 4 commentaires

Basic Instinct – Paul Verhoeven


Basic Instinct de Verhoeven est un chef-d’oeuvre subversif. Ce n’est pas un coming out, c’est un constat que je veux faire partager. La plupart n’ont retenu que la publicité faite autour des atours peu farouches de la blonde de service mais la subtilité du film tient dans sa réalisation.

Alors que le scénario est d’un profond crétinisme et que les acteurs ont un jeu qui ne provoquerait qu’un sourire condescendant de la part de Mimi Mathy, le réalisateur a eu le génie de pousser les contrastes stylistiques à la limite de la parodie. Le résultat me fait penser à un tableau en trompe-l’oeil ou à un classique d’Agatha Christie. Tout parait évident lorsqu’on sait à quoi faire attention.

Passez outre vos a priori et revoyez ce chef d’œuvre en prenant attention aux gros plans (la main qui frappe à la porte), les mâchoires serrées de Michael Douglas, les plans empruntés aux séries télévisées, les voitures filmées comme des publicités… Le tout est scrupuleusement souligné par une musique pompeuse et sans subtilité. Je ne peux pas croire que le réalisateur ait accumulé autant de clichés sans intention. Au contraire, il a du recevoir une commande pour un polar érotico-chic (genre très en vogue à l’époque) et l’a insidieusement transformé en parodie tout en s’assurant de concevoir un film correspondant au cahier de charge. Il a du être un brin dépité que le film ait eu un tel succès après les révélations concernant les habitudes vestimentaires de Sharon Stone.

A revoir.

24 novembre 2008 at 09:28 Laisser un commentaire

In fucking Bruges


La semaine dernière, nous sommes allés passer une journée à Bruges. J’ai trouvé exemplaire la façon dont la mobilité est envisagée dans cette ville fort touristique qui n’a jamais été conçue pour les 4×4.

Plusieurs parkings entourent la ville mais le vrai centre stratégique de la mobilité est la gare SNCB. Il s’agit d’un véritable point de rencontre de différents moyens de transports. Devant elle, un gigantesque parking à vélos rempli à ras-bord (je savais le vélo populaire en Flandre, mais l’agglutinement de centaines de vélos est très impressionnant) jouxte un grand parking de voitures et une gare de bus de De Lijn.  Pour 2,5 €, vous pouvez garer votre voiture, prendre le bus pour tous les occupants de la voiture afin de vous rendre au centre-ville. Comme les bus se succèdent à haute cadence, vous ne devez pas attendre plus de 5 minutes. Vraiment remarquable.

Pour une somme modique, vous êtes débarrassés du stress de la recherche de place pour vous parquer et on vous dépose au centre ville. Le résultat, c’est que les voitures ont quasiment déserté le centre historique. Au point que j’ai plusieurs fois dû rappeler aux enfants les règles de sécurité lorsqu’on traverse une rue. Il faut croire que la prudence s’estompe avec le trafic.

Le titre de ce billet fait référence à un film britannique appellé « In Bruges » (Bizzarement traduit par « Bon baisers de Bruges ») qui relate agréablement l’ambiance de la ville. Colin Farell joue un tueur un peu idiot exilé à Bruges. C’est drôle et bien filmé.

9 novembre 2008 at 13:22 Laisser un commentaire

Où l’on apprend pourquoi Mickey est si riche


L’industrie de la culture n’a pas encore compris que son modèle économique était obsolète. Le sytème qui consiste à vendre le même objet plusieurs fois en changeant la boîte ne peut plus fonctionner à l’ère numérique.

Lorsque j’étais jeune, mes parents avaient acheté un petit projecteur de films super-8. A prix d’or, on pouvait avoir des petit films de quelques minutes qu’on devait projeter sur un écran. C’est ainsi que j’ai découvert les 101 dalmatiens. Plus tard, ma sœur a eu le même film en VHS. Enfin, mes enfants l’ont vu en DVD. L’industrie tentera bientôt de le vendre en BluRay.

De même, si vous avez acheté l’album Sgt Pepper en ’68, vous l’aurez peut-être racheté en CD une vingtaine d’années plus tard pour enfin vous l’offrir sur iTunes.

Si on considère que le film ou les chansons sont le produit, je crois qu’on peut dire que le support (la bobine super 8, le dvd, le cd, …) correspond à l’emballage. En suivant cette logique, c’est un peu comme si Phillips nous vendait exactement le même frigo (la même chanson) plusieurs fois en se contentant d’améliorer l’emballage. J’insiste. Il s’agit bien du même objet. Pas une nouvelle version remise à neuf ou un modèle plus récent. Les droits d’auteur ont DEJA été payés. Et le prix de revient d’un support ou d’une pochette ne justifie en aucun cas le prix.  On ne peut même pas objecter qu’on a amélioré la qualité sonore. Elle fait partie du support. Les droits d’auteurs sont perçus plusieurs fois pour la même œuvre.

Le cas des DVD est encore plus intéressant. En pratique, vous ne le regardez probablement pas plus de deux fois en moyenne. La consommation d’un film est très différente d’un disque que vous pouvez écouter n’importe où sans y porter la totalité de votre attention. Cela signifie qu’un DVD payé 30 euros vous coûtera 15 euros par visionage. Cher. Dès lors, pourquoi pousser à ce point la vente des supports? Pourquoi ne pas développer un moyen de télécharger un film pour une somme modique que vous pourrez regarder qu’une ou deux fois? La technologie est prête et est largement utilisée par l’industrie du disque. Pourquoi? Parce que les consommateurs qui veulent écouter une chanson de manière occasionnelle la télécharge gratuitement. La technologie a rééquilibré le rapport producteur/consommateur. Si l’industrie veut survivre, elle doit apporter de la souplesse au consommateur. Etant donné la facilité croissante offerte pour télécharger des films, il faut s’attendre à une mutation de l’offre de l’industrie du cinéma. A moins  d’être un collectionneur compulsif de boîtes de films, je ne vous conseille pas de vous précipiter pour acheter un lecteur BluRay.

D’une manière générale, les producteurs effectuent un gros lobbying pour criminaliser ce qu’ils appellent le piratage. S’il est préjudiciable de télécharger une oeuvre que vous ne possédez pas, je trouve qu’il est tout aussi criminel de vendre plusieurs fois le même produit sous prétexte que le support a changé. Sans compter que le matériel susceptible contenir des oeuvres culturelles est déjà taxé au profit des ayant-droit. Cela revient à faire payer plusieurs fois pour la exactement même chose.

22 octobre 2008 at 14:37 Laisser un commentaire

Hancock


Hancock est un clodo. Hancock est un alcolo. Hancock est impoli. La menace favorite d’Hancock est de mettre la tête de son vis-à-vis dans le fondement d’un tiers. Hancock est un super héros.

J’imagine fort bien la séance de brainstorming dans le studio.

« – On fait quoi comme film de super héros à fourguer aux ados cet été? Foumi Man?

– Trop cher.

– Spiderman?

– L’épisode 17 sort le mois prochain

– Et si on faisait un ado qui peut voyager instantanément dans l’espace?

– On l’a déjà fait. Même les ados n’ont pas aimé cetet merde.

– Et si on faisait un super héros que personne n’aime et qui vit comme un clodo?

– … »

Personne n’aime Hancock. A commencer par lui. Il sauve des gens, parce qu’il sait le faire, mais les gens l’emmerdent. Et il leur rend bien.

Jusqu’au jour où il sauve un idéaliste spécialiste des relations publiques . Il va faire entrer Hancock dans le monde du marketing et du politiquement correct.

Si le ressort de l’intrigue est original, le traitement l’est aussi. J’ai un fils de 10 ans. J’ai donc pu voir toute une série de ces films de super héros très ciblés. Tous m’ont emmerdé par leur mignardises bousculées par les scènes de violence. Hancock nous donne droit aux habituels effets spéciaux et bagarres mais, si le film se joue des contradictions des codes du genre, il ne tombe jamais dans la parodie. C’est parfois burlesque et souvent très drôle (plusieurs scènes m’ont fait rire aux larmes).

17 août 2008 at 11:17 Laisser un commentaire


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