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La ballade de l’impossible – Haruki Murakami


Ce n’est que le deuxième livre de Murakami que je lis (après le fabuleux Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil ) mais ses autres bouquins se trouvent désormais sur ma liste virtuelle de mes prochaines lectures.

Watanabé est un étudiant un tantinet asocial qui tombe amoureux de l’ex de son ami qui s’est suicidé un an avant de rentrer à l’université. Ca n’a pas l’air passionnant comme ça et cela ne l’est pas. La force de l’écriture de Murakami réside plus dans le plaisir de la lecture que dans la quête de ses personnages. Le voyage est plus important que la destination.

Je n’ai pas la prétention d’expliquer l’oeuvre de Murakami. Comme dans Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, le personnage principal (le roman est écrit à la première personne) semble se débattre dans une bulle de verre. La vie se déroule sur un écran qu’il peut toucher mais qui n’a aucun relief. La distance exprimée par Watanabé envers le monde qui l’entoure (le Japon de la fin des années 60, ses amours, les livres, la politique, …) rend paradoxalement plus facile au lecteur la tâche de comprendre l’étrange torpeur qui percole à travers tout le roman.

Murakami réussit le tour de force d’écrire un roman à la fois accessible et profond. Son style est fluide et ses personnages sont attachants malgré la distance qu’ils entretiennent avec la réalité.

Une lecture agréable et apaisante.

28 Mai 2010 at 11:07 Laisser un commentaire

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil – Haruki Murakami


Indispensable à votre bibliothèque

Indispensable à votre bibliothèque

Quel beau livre! Je me retrouve un peu idiot à poser un commentaire forcément insignifiant par rapport à l’écriture de Murakami.

C’est le genre de bouquin qui me fait plaindre les gens qui ont décrété qu’ils n’aimaient pas lire ou qu’il n’en avaient jamais le temps. Comment peut-on se priver d’une telle gourmandise? Deux cents pages de pur bonheur.

Voilà un roman où il ne se passe quasiment rien. L’intrigue se résume à un trentenaire qui retrouve une amie d’enfance dont il était amoureux. Pas forcément un sujet fascinant. Je ne pense pas que je l’aurais lu si une amie ne me l’avait offert. Et pourtant, l’écriture pleine de simplicité de Murakami transcende l’intrigue et nous laisse groggy à chaque fin de chapitre.

Je ne connais rien au Jazz et Murakami donne plusieurs clefs pour souligner le parallélisme de son texte avec un air de Jazz. Bien que je ne connaisse rien à ce style musical, j’ai très vite senti un rythme particulier qui me rappelait un vieil air de blues. L’auteur joue des phrase comme un vieux bluesman de sa guitare. Un style à la fois syncopé et mélancolique qui emporte le lecteur dans un tourbillon de sentiments.

C’est également un roman très masculin. Au sens où les doutes, les peurs et les envies du narrateurs sonnent toujours juste. Pour une fois l’homme n’est pas décrit comme une héros (machoire carrée, larges épaule, sûr de lui, …) ou un lâche (épaules tombantes, regard fuyant, chétif, …) mais comme un être humain avec ses forces et ses faiblesses.

Un dernier point plus anecdotique m’a frappé. L’intrigue se déroule au Japon et le texte est écrit par un Japonais mais l’ensemble parait tellement universel qu’à quelques détails près, cela pourrait se passer à Bruxelles ou à Lyon. On est très loin des stéréotypes asiatiques.

Magnifique.

Que ceux qui n’ont pas encore lu ce livre nous quittent pour venir nous en parler après l’avoir lu. Pour les autres, j’aimerais connaître votre sentiment sur la réalité de l’existence de Shimamoto-San. Est-elle la maîtresse retrouvée ou est-elle l’incarnation des regrets et des remords de Hajime? Je n’arrive pas à me décider.

13 Mai 2009 at 10:04 6 commentaires

Le clan des Otori III – Lian Hearn


J’ai adoré les deux premier tomes. La dernière partie de la trilogie m’a paru plus laborieuse. C’est probablement ma faute: je prends toujours soin d’espacer les lectures de deux livres du même auteur afin de ne pas me lasser du style ou du type d’intrigue. Plus jeune, j’ai dévoré les Bob Morane, Agatha Christie, Simenon, … Je suis incapable d’en relire ne fût-ce qu’une ligne. Un forme d’overdose.

Bref, dans le cas présent, cette règle s’est révélée contre-productive. La trilogie est très cohérente et il s’avère très difficile de se replonger dans le contexte de l’intrigue après plusieurs mois.

Je pense qu’on peut ranger le roman dans la catégorie de L’Heroic Fantasy. Ce qui rend l’histoire profondément originale, c’est que l’auteur situe l’action dans un Japon médiéval aux contours géographiques assez flous alors que l’Heroic Fantasy classique situe souvent l’action dans un monde médiéval indistinct mais clairement européen. Point de prince, princesse, chevalier ou magicien  liés par les codes féodaux pour faire place à des guerriers, des seigneurs, des dames, dedes castes qui tous respectent un code d’honneur erigé en modèle de société. La magie est remplacée par des dons que possèdent quelques individus formant une Tribu qui rapelle la secte des Ninja.

Le livre est très dépaysant mais, comme je l’ai dit plus haut, prenez garde de lire les trois tomes de manière rapprochée afin de ne pas vous perdre dans les nombreuses intrigues ou dans l’exotisme des noms.

10 août 2008 at 15:52 Laisser un commentaire


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