Posts tagged ‘sf’

La séparation – Christopher Priest


C’est avec des sentiments mitigés que j’ai refermé ce bouquin. L’idée est franchement excellente même si elle n’est pas tout à fait originale. Deux jumeaux anglais suivent une trajectoire différente à partir de 1936. L’un s’engage dans la RAF pendant que l’autre devient objecteur de conscience et militant pacifiste au début de la seconde guerre mondiale.

Christopher Priest poursuit une intrigue à tiroirs en imaginant plusieurs futurs possibles selon que l’un des frères survive à un moment charnière de la guerre. La première partie du récit prend la forme d’un carnet de souvenir qui décrit l’issue de la guerre telle que nous la connaissons. L’autre développe l’uchronie sur la base de la réussite de négociations de paix survenues en 1941 avant l’invasion de l’URSS par les nazis.

Cependant, résumer ce roman à une simple dérive possible de l’Histoire se révèle inexact. Christopher Priest axe son roman autour de la singularité de l’individu et de la relativité de la réalité pour chacun. Il m’est difficile, en quelques mots résumer l’ambiguité entretenue par l’auteur envers le but poursuivi par son texte. C’est pour tant de cette ambigüité que provient mon manque d’enthousiasme. J’ai l’impression d’être passé à côté de la moelle épinière de son roman. En dépit de son érudition, la partie qui se déroule dans le contexte historique que nous connaissons soulève des questions qui déstabilisent le lecteur qui a l’impression permanente de parcourir un terrain instable.

Pour ceux d’entre vous qui seraient tenté par un roman qui se déroule dans un contexte historique alternatif (uchronie), je ne peux que vous recommander chaudement Fatherland de Richard Harris (dont tous les livres sont au minimum très bons). Sur fond d’enquête policière, Harris décrit le monde des années cinquantes si l’Allemagne Nazie avait gagné la guerre. Un régal.

23 Mai 2010 at 10:18 2 commentaires

Le dernier voyage d’Horatio II – Eduardo Mendoza


Horatio II est le commandant d’un vaisseau spatial où tout va de travers. Il ne sait pas trop combien de temps durera le voyage car il n’en connaît pas la destination. Le ravitaillement est un problème vu que personne ne le gère. Le premier et second officiers sont juste un poil plus incompétents que le commandant.

J’ai eu par moment l’impression de lire un bouquin de management qui raisonnerait par l’absurde. L’équipage comporte des « Vieillards Imprévoyants », des délinquants et des « Femmes Dévoyées » . Tous sont cantonnés dans leurs quartiers tant qu’ils suivent les consignes. Comme personne ne songe à respecter quoi que ce soit …

C’est souvent drôle mais trop répétitif à mon goût. Le vaisseau évolue d’une station spatiale à l’autre au fil de péripéties qui se ressemblent e. Je me suis vite lassé bien qu’il s’agisse d’un roman fort court.

17 Mai 2010 at 10:44 1 commentaire

Anansi boys – Neil Gaiman


C’est David qui m’a fait découvrir Neil Gaiman avec ce bouquin aux accents fantaisistes, drôles et poétiques. Gros Charlie est le fils du dieu Anansi. Pas un dieu au sens figuré. Anansi est le dieu araignée à qui appartiennent toutes les histoires. Un père qu’il n’aime pas. Un père qui lui jouait constamment des farces dont il riait aux dépends de son fils. Gros  Charlie est devenu un comptable timide et sans ambition. C’est avec peu d’enthousiasme qu’il se rend aux obsèques de son père (c’est ainsi qu’on apprend qu’un dieu doit mourir de temps à autres pour ne pas oublier ce que c’est). Une ancienne amie de son père lui explique alors qu’il a un frère qu’il a oublié (!) doté des pouvoirs divins qu’il peut appeler en parlant à une araignée.

D’habitude, je ne résume pas un bouquin pour en donner mon opinion. Chacun peut lire le quatrième de couverture. Toutefois, ici, le sujet donne une idée (fort imprécise il est vrai) du ton du roman. A la relecture, je constate que je n’ai d’ailleurs pas réussi à restituer l’univers loufouque du livre. Car il s’agit bien d’un univers où le quotidien des humains bouscule celui des dieux. Un univers drôle, cruel et très cohérent. J’ai lu que Anansi boys avait reçu plusieurs prix de SF. J’avoue ne pas comprendre en quoi il relève de la SF. Il m’est d’ailleurs difficile de le catégoriser (le ton me fait penser à Terry Pratchett et son disque monde). En revanche, le bouquin mérite effectivement ses éloges. On ne peut s’empêcher de rire aux frasques des fils d’Anansi. En outre Neil Gaiman a une plume corrosive qu’il trempe souvent dans un jus de comparaisons hilarantes. J’ai également l’intuition que le livre gagnerait encore à être lu en anglais car bien que la traduction soit excellente, j’ai l’impression que les références constantes aux chansons prennent plus de sens dans le texte original.

A découvrir. (Merci David)

28 décembre 2009 at 10:23 1 commentaire

Impulse – Un inconnu m’a offert un (bon) livre


C’est avec plaisir que j’ai participé à l’opération ‘Un inconnu vous offre un livre’ organisée par Lhisbei de RSF Blog. L’idée est simple et géniale: en vous inscrivant, vous recevez les coordonnées de la personne à qui envoyer le livre. Celui qui reçoit n’est pas celui vous envoie, ce qui génère une chaîne d’attentions assez agréable.

J’ai pour ma part reçu un livre fort engageant de David de http://saintpierredescorps-cestouca.blogspot.com/. Très bonne pioche David: j’aime la  SF, je n’ai pas encore lu Anansi Boys (cela ne saurait tarder). Un très grand merci. La Touraine semble fort accueillante 😉

19 décembre 2009 at 09:27 5 commentaires

Rendez-vous avec Rama – Arthur C. Clarke


Je lis assez peu de Science-Fiction. A l’instar du polar qui permet de soulever de graves questions par le biais d’une intrigue dont les codes sont attendus par le lecteur, la SF et ses dérogations aux contraintes de la physique et de la technologie actuelle devrait permettre aux romanciers une multitude de thèmes à explorer. Comme c’est un genre que je connais à peine (et principalement grâce au cinéma), je ne lis pratiquement que ce qui est consacré comme des ‘valeurs sûres’ par les amateurs. C’est ainsi que j’ai pu découvrir le monde de Dune, la quête d’Hypérion, les interrogations du Spin, voire, il y a très longtemps le monde du non-A qui m’a laissé un souvenir perplexe. Ces lectures m’ont souvent fascinées par leur univers mais presqu’aussi souvent irritées pour la médiocre qualité de leur écriture. Rendez-vous avec Rama ne fait pas exception à la règle. J’oserais même écrire qu’il illustre parfaitement le constat.

Pour bien comprendre la composante technologique du livre, il convient de resituer l’époque où il a été écrit. C’est-à-dire en 1973, au moment où le programme Apollo touchait à sa fin et que les expéditions vers la Lune devenaient banales. Rama a reçu un excellent accueil et s’est vu attribuer de nombreux prix littéraires lors de sa sortie qui l’ont quasi instantanément propulsés au rang de classique de la littérature SF. L’intrigue n’est pas banale même si elle tourne autour d’un thème récurrent (un objet inconnu à la finalité incertaine). Au début du 22ème siècle, le système solaire a été colonisé par l’homme et, pour se protéger des astéroïdes, un système de surveillance de l’espace a été mis en place. C’est ainsi qu’un objet parfaitement cylindrique d’une taille gigantesque (50 km de longueur et 16 km de diamètre – on ne peut tenir rigueur à Clarke de son manque de précision) est détecté. Une expédition est rapidement montée pour aller l’explorer l’objet baptisé Rama. L’aspect franchement génial du bouquin est la cohérence de l’univers imaginé par l’auteur. A l’intérieur du cylindre est enfermé un monde mort mais disposant d’une gravité due à la rotation du cylindre.  Imaginez un monde où vous marcheriez à l’intérieur d’un cylindre au lieu de l’extérieur d’une sphère (une planète). Tout est chamboulé et toutes les conséquences de ce changement de références géométriques est abordé avec une rigueur presque mathématique.

Cela dit, j’ai vraiment trainé ce bouquin comme un boulet. Si l’imagination d’Arthur C. Clarke ne peut être remise en question, son style est réellement poussif et son intrigue parait plus artificielle que l’objet qu’il décrit à longueur de page. Il y a plus de chaleur humaine dans un article du Monde sur les quotas de pêche que dans tout ce livre.  Si on connait précisément les dimensions de Rama, les personnages n’ont même pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette.

En ce qui concerne le style, voici un court extrait qui m’a laissé perplexe. Il s’agit d’un paragraphe et il ne fait pas plus sens dans le contexte global du récit. C’est pour moi grammaticalement incompréhensible (j’ai conservé les italiques). Je mets quiconque au défi de m’expliquer la partie soulignée (p. 246):

Il ne restait qu’une seule solution. Chaque atome, jusqu’au dernier, de l’Endeavour, devait être sous l’emrpise d’une quelconque force, et seul un très puissant champ gravitationnel pouvait produire un tel effet. Du moins, aucun autre champ connu

Rama bousculera votre imagination en vous ennuyant. Un exploit paradoxal.

26 octobre 2009 at 22:45 1 commentaire

Knowing / Prédictions – Alex Proyas


Prédiction: Vous nirez surtout pas le voir!

Prédiction: Vous n'irez surtout pas le voir!

Disons que mon enthousiasme était mesuré. Je m’atttendais à blockbuster américain classique avec un grosse catastrophe, un héros torturé que personne ne veut écouter avant qu’il ne soit trop tard, un président américain paternaliste et protecteur. Un film avec Nicolas Cage qui a participé à des oeuvres majeures telles que The Rock, Con Air, Ghost Rider, Benjamin Gates. Un film réalisé par Alex Proyas qui m’avait laissé un bon souvenir avec The Crow et un Dark City que je n’ai jamais pu voir sans – littéralement – m’endormir mais que mon entourage aime beaucoup.

Bref, un film parfait pour un après-midi en famille.

Faux.

Tout commence comme prévu. Un professeur au MIT père célibataire pas encore remis de la mort de sa femme. Une capsule temporelle enterrée voici 50 ans qui contient un code décrivant les dates, les lieux et le nombre de toutes les victimes de toutes les catastrophes majeures arrivées ces cinquantes dernières années. Durant la première heure, on est dans la veine des ‘Jour d’après’ et autres ‘Armagedon’ avec tous ses codes, sa musique trop forte et ses effets spéciaux tellement spectaculaires qu’on ne les remarque plus.

La suite est une vériable escroquerie. On tombe dans une farce biblique que les créationistes et les néo-chrétiens ont du adorer. Je vous passe les détails mais ce n’est même pas une vague métaphore. En soi, un film chrétien n’a rien de choquant. Pas plus qu’un film d’horreur. On peut préférer Cecil B. DeMille à Wes Craven ou Sam Raimi. Ce qui est réellement choquant, c’est que le film est vendu comme un thriller classique et prend soin d’installer le suspense dans la première heure avant de tomber dans le prosélitysme crétin. Ce n’est pas une question de Foi, c’est une question d’intelligence. On a droit à tous les clichés: l’arche de Noé, le paradis (avaec son arbre), les cavaliers de l’apocaplypse, le déluge, … La totale. Encore une fois, qu’il y ait un public pour ce genre de sujet, ce n’est pas le problème. Le coeur du problème, c’est de faire passer des textes obscurs pour un sujet grand public sans passer par une mise en contexte honnête.

J’ai commencé ce blog pour partager mes coups de coeurs mais si cet article a pu dissuader ne fût-ce qu’une personne d’aller voir Knowing,  pour de mauvaises raisons, je saurai que je n’écris pas dans le vide.

Ca fait du bien. Il y a bien longtemps qu’un film ne m’a pas révolté à ce point.

19 juillet 2009 at 08:22 Laisser un commentaire

Les derniers hommes – Pierre Bordage


Bordage: un auteur à découvrir

Bordage: un auteur à découvrir

Quelle belle surprise! Je n’attendais trop rien de ce roman et cela n’en a rendu la lecture que plus passionnante.

Dans un monde qui n’arrive pas à se remettre de la IIIème guerre mondiale, seuls quelques milliers d’hommes survivent en pratiquant le nomadisme. Il doivent faire face à un monde rendu d’autant plus hostile que les radiations sont omniprésentes. Des anguilles génétiquement modifiées lâchées par les anciennes alliances guerrières au siècle passé empoisonnent toute l’eau douce. C’est lors d’une expédition du peuple de l’eau (les aquariotes) pour trouver de l’eau potable (des citernes dissimulées par les anciennes armées pour se prémunir des anguilles) que nous faisons connaissance de Solman. C’est un gamin de 17 ans malingre à la jambe torse doté d’un don de claivoyance qui effraie les autres membres de la tribu. C’est un donneur. Le sort des derniers hommes paumés dans un monde apocalyptique est entre ses mains.

J’ai beaucoup de mal à comprendre comment des auteurs insipides tels que Marc Levy (je ne l’ai jamais lu mais j’assume un a priori), Jean-Christophe Grangé, Maxime Chattam, Guillaume Musso ou même Jean-Christophe Rufin bénéficie d’un tel battage médiatique et publiciataire alors que je n’avais jamais entendu parler de Bordage. Avec une écriture très riche qu’il met au service d’une histoire très cohérente où fourmillent des personnages très fouillé, il mériterait d’être placé en tête de gondole. Si les personnages sont parfois un peu caricaturaux (ils le sont aussi chez d’Ormesson), ils nous font réellement vivre leur quotidien dans un univers sombre et cohérent. Une telle imagination devrait faire de Pierre Bordage un auteur hautement populaire. Peut-être que depuis Jules Verne, la France n’ose plus aimer ses auteurs de science-fiction (il s’agit plus d’anticipation dans le cas présent) .

A découvrir. Un des plus beaux livres que j’aie lu ces dernières semaines.

17 avril 2009 at 12:53 Laisser un commentaire

Pour l’honneur de la reine – David Weber


Grayson a été colonisée il y a 700 ans. C’est-à-dire bien avant que les moyens techniques permettent à l’espèce humaine de se répandre en une diaspora galactique. Les colons étaient des fondamentalistes religieux soucieux de préserver leur Foi. Aujoud’hui, 2000 ans après la diaspora, la capitaine de croiseur stellaire Honor Harrington se voit confier la mission d’escorter des diplomates sur Grayson pour signer un accord de coopération afin de placer une base avancée en vue de la guerre qui couve entre la constellation de Havré et celle de Manticore.

J’ai failli ne jamais aller plus loin que le premier chapitre. Sans être un inconditionnel du Space Opera, c’est un genre que j’aime parcourrir de temps à autres. J’aime aprticulièrement les groupes humains cloisonnés dans des petits espaces et devant s’organiser loin de tout et sans réelle limite matérielle.

Le roman part très mal car le style de Weber est d’une pauvreté qui rend la lecture assez laborieuse. C’est ainsi que l’auteur enfile les clichés littéraires comme des perles de cultures. C’est ainsi qu’on a droit a des « une lueur scintilla dans son oeil valide » ou des « un sourire cruel se dessina sur ses lèvres« . Au bout de trois pages, j’en avais soupé. Malgré tout, la suite apporte de bonnes surprises comme l’analyse politique de la situations des deux constellations ou bien l’impact qu’à une femme officier supérieur dans une théocratie méprisant les femmes.

Tout est complètement gâché lorsque débutent les hostilités et les manoeuvres militaires. C’est épouvantable. On a droit a un ensemble de détails techniques sortis de l’imagination de l’auteur qui relate avec une précision … militaire le déroulement des batailles. Ces longues pages où le lecteur est baladé a des fractions de la vitesse de la lumières d’un champs de bataille à l’autre est vraiment lourd.

Deux derniers points pour achever de descendre ce bouquin. En premier lieu, lorsqu’on use d’une telle minutie pour décrire les combats dans des vaisseaux se déplaçant à des vitesses proches (ou parfois supérieures!) à celle de la lumière, je pense qu’il est vraiment idiot de se référer en permanence à la physique galiléenne. Ca n’a vraiment aucun sens. La licence littéraire est abandonnée au profit d’une foule de précisions techniques absolument impossibles. Cette précision présente égalment un double tranchant: le roman a été écrit en 1993 et le cliquètement des imprimantes matricielles dispute aux cassettes vidéo le prix de l’anachronisme. Enfin, les hauts sentiments militaires et l’abnégation des officiers datent vraiment d’une autre époque. On se croirait dans un Buck Danny du début de la série. C’est dire.

A ne conseiller qu’aux fans de Space opera en manque de Sonny et Tumbler.

6 janvier 2009 at 22:51 Laisser un commentaire

Alien Raiders


En fin de journée, une bande de malfrats braque un supermarché dans un bled de l’Arizona (donc, c’est un vrai bled). Très vite, ils abattent deux clients et se comportent bizarrement. Ils n’ont aucun intérêts pour l’argent et laissent filer la plupart des otages.

Alien Raiders est un film d’horreur revisitant le principe éculé de l’invasion extraterrestre par contamination. A défaut d’originalité dans le sujet, son traitement est excellent. Il reprend nombre de recettes éprouvées telles que celles d’Alien et des Dix petits nègres tout en restant original. La réalisation n’est pas sans faiblesse mais malgré le manque patent de moyens, ce film sort du lot et surpasse la plupart des grosses productions.

Un bonne surprise.

4 janvier 2009 at 08:33 Laisser un commentaire


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