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La maison du bout du monde – Michael Cunningham


C’est drôle comme un livre peut vous enchanter; son style vous émerveiller; son histoire vous surprendre. Lorsque j’ai la chance de tomber sur une pépite ou juste un très bon roman, je suis impatient de partager ma découverte avec mes lecteurs. Lorsque j’ai détesté, je me défoule en espérant que ma hargne en détournera l’un ou l’autre qui  mettra à profit le temps gagné pour lire un textes plus excitant.

Pas celui-ci. Une ombre est passée au dessus de mon enthousiasme.  Il paraît que La maison du bout du monde a fait un tabac dans tous les pays où il fût traduit. Tant mieux pour l’auteur. Je suis sincèrement heureux pour lui. On sent qu’il le mérite. On éprouve le labeur qu’il a mis dans son ouvrage. Michael Cunningham est probablement un type qui était premier de classe. Un gars qui bossait bien tard pour remettre la copie la plus aboutie. Un bosseur. Pas un génie.

Tout est très bien dans ce livre. C’est très bien écrit. Il y a une belle réflexion sur la nostalgie et la difficulté de communiquer dans une famille. Un beau point de vue aussi sur le fait que quelque soit son mode de vie, on aspire à une certaine forme de banalité. C’est aussi un livre sans relief, sans âme véritable. Sans étincelle.

C’est un roman choral où chaque chapitre est écrit du point de vue subjectif de l’un ou l’autre des personnages principaux de l’intrigue. Il y a la mère de famille névrosée, délaissée et froide. Il y a son fils, ténébreux et légèrement misanthrope. Il y a son ami, qui comme lui, est issu d’une ambiance familiale glauque et pesante. Au fur et à mesure, des trips musicaux et de drogues, au fil des expériences sexuelles qui dépassent le touche-pipi (les gamins se sont connus à 11 ans), des liens ambigus se tissent et se défont lorsque l’un deux part vivre à New York.

J’arrête ici la litanie des étapes qui mènent les deux amis de déboires sexuels, familiaux et sociaux à une aspiration de vie rangée. C’est comme si l’auteur pensait pouvoir combler son manque d’inspiration par la marginalité mal acceptée de ses personnages. Je me suis surpris à plusieurs reprises à revenir lire le titre du chapitre qui annonçait le nom du personnage qui s’exprimerait dans le passage qui suivait. Pour être sûr de bien suivre. J’en avais besoin car le ton, les expressions, la verve et les réflexions étaient étrangement monotone. Que ce soit la mère délaissée, le jeune homo bobo, la femme excentrique qui se voit vieillir, … tous s’expriment et pensent de la même manière. C’est lassant. Bien écrit mais lassant.

Il m’a fallu une bonne semaine pour venir à bout de ce bouquin. Il n’était pas mauvais mais la chimie n’a jamais pris. Il m’a juste paru terne et laborieux.

2 octobre 2009 at 22:03 3 commentaires

Goldman Sachs


Jacques Attali interrogé par « Le Soir« :

Jacques Attali: Pour l’instant, les contribuables paient sans aucun retour véritable. Un exemple: Goldman Sach a reçu récemment 10 milliards de dollars d’aide de l’état. Vous savez combien elle a distribué en bonus?

Le Soir: non.

Jacques Attali: 10,8 milliards.

28 janvier 2009 at 09:26 1 commentaire

La peur


Il faut que les gens aient peur. Parce que lorsque les gens ont peur, on en fait ce qu’on veut.

Si un décérébré peint une croix gammée dans un cimetière Juif, le lendemain, à la une du journal, on lit « La France est raciste et antisémite ». A croire qu’on s’est cotisé pour acheter le pot de peinture.

Christophe Aleveque

12 janvier 2009 at 09:21 Laisser un commentaire

La prison fait la force


La dérive sécuritaire à l’origine de bien des fantasmes de  nombreux scénaristes est en train de prendre un virage dangereux en Belgique.

Plusieurs incidents récents deviennent franchement inquiétants. Il y a quelques mois, des anciens membres des CCC ont été mis en détention pour des raisons qui paraissent bien floues. Une journaliste partageant leurs idées politiques a également été emprisonnée. Le parquet n’a jamais communiqué de faits significatifs justifiant leur emprisonnement.

On a fait un grand battage autour de la menace terroriste sans convaincre réellement du potentiel dangereux des personnes concernées. Leurs avocats notent que le dossier ne mentionne pas clairement ce qui leur est reproché.

Le pire est l’attitude du ministre de la justice Jo Vandeurzen dans le dossier concernant un des meurtriers de la jeune policier. Suite a une erreur administrative, l’assassin aurait du être libéré. C’est la loi. Quelque soit la raison qui se dissimule derrière l’erreur administrative et quelques soient les faits reprochés. Or, le ministre a ordonné au directeur de la prison de le garder jusqu’à ce que on ait trouvé autre chose à lui reprocher afin de le garder « légalement » en taule. Vandeurzen a tout à fait le droit de demander qu’on fouille dans les tiroirs pour voir si on peut trouver quelques chose. C’est ce qu’on appelle le droit d’injonction positive du ministre de la justice. Par contre, dans un état de droit, rien ne permet de conserver quelqu’un en détention sans base légale. C’est un des fondements de la démocratie. Si ces pratiques choquent à Cuba et en Chine, elles mettent en péril nos libertés en Belgique!

Mais il y a pire. Bien pire. Y penser me donne des frissons dans le dos. Si la presse a fait part de ses doutes dans les deux premiers dossiers, il n’y a pratiquement rien eu sur l’attitude de Vandeurzen et du directeur de la prison. Que le prévenu soit un salopard n’excuse  en rien l’attitude de ces deux responsables. C’est une question de principe démocratique. L’approche des élections, la nature des faits, le respect des victime ne justifient en rien que la loi ne soit pas respectée. Si la loi est mal faite, il faut la changer. Après un débat démocratique sanctionné par les élus. Dans le cas contraire, qui nous protègera contre une détention arbitraire parce que notre voisin au bras long ne supporte plus les aboiements de notre chien  la nuit.

Le silence assourdissant de la presse peut signifier deux choses: soit ils approuvent les agissements du ministre fédéral (et c’est grave) , soit ils n’y trouvent rien d’anormal (et c’est terrifiant).

17 décembre 2008 at 19:24 Laisser un commentaire


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