Posts tagged ‘economie’

Croissance


Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.

Kenneth Boulding

13 avril 2010 at 08:22 Laisser un commentaire

Haro sur Henry?


La gestion  du dossier Citta Verde à Farciennes me semble emblématique de deux conceptions fondamentalement différentes de pratiquer la politique (de gérer la cité au sens étymologique).

D’un côté l’ensemble du PS Carolo villipende la décision de Philippe Henry (Ecolo) pour sa décision concernant l’annulation du permis pour le gros projet immobilier à finalité commerciale ‘Citta Verde’ à Farciennes. Le promoteur (privé) du projet a des mots moins durs que Magnette (PS – Carolo) qui a qualifié Henry d’amateur. Le collègue (!) d’Henry Paul Furlan (PS – Carolo) au gouvernement régional  a enjoint les bourgmestres, promoteurs, citoyens à inonder le cabinet Henry de recours.

Je peux comprendre que le promoteur soit énervé. Je peux comprendre que les responsables communaux des environs de Farciennes soient en colère. On vient de leur retirer leur jouet qui pourrait rapporter gros à la commune. J’ai beaucoup plus de mal à comprendre les propos de Magnette et Furlan que j’ai connu plus inspirés.

J’ai mon opinion sur le projet. Sans être docteur en économie, croire qu’on peut créer ex nihilo 1500 emplois dans la distribution me parait hautement illusoire. Allez demander aux commerçants du centre ville à Mons ou à Charleroi (!) ce qu’ils pensent des Grands-prés ou de Ville 2. Le pouvoir d’achat global de la population n’est pas extensible et ce n’est pas créer de nouveaux commerces qui va créer de nouveaux acheteurs. Donc, en gros, on va simplement déplacer l’emploi et les consommateurs à Farciennes. Ce qui, je le répète, est une manne inespérée pour les finances de Farciennes. Le hic, c’est que la déclaration de politique générale (DPR) qui est l’équivalent de l’accord de gouvernement pour la coalition régionale stipule clairement qu’il faut évaluer l’intérêt de tout nouveau projet commercial en terme d’aménagement du territoire. Désertifier les villes où se trouvent les noeuds de communications pour envoyer les emplois et les clients à perpette les bains de pieds (Désolé pour Farcienne mais ce n’est pas précisément une métropole) n’a aucun sens en terme de développement, d’environnement et de sécurité (une ville sans passant devient vite un coupe-gorges).

Cela dit, mon opinion ne compte pas. Henry a été désigné responsable pour l’aménagement du territoire Wallon. Il a rempli son job en suivant à la lettre la DPR dans le cadre de ses compétences (ce que ne fait pas Furlan)

Deux manières de faire de la politique: le clientélisme et le sous-régionalisme du PS contre l’application des règles et la vision à long terme d’Ecolo.

Un dernier mot. Je n’ai plus regardé la télévision depuis jeudi mais le reportage de jeudi sur la RTBF quand le ‘scandale’ a éclaté m’a laissé perplexe. On y voyait Rudy Demotte (PS) qui entrevoyait la possibilité de ‘réétudier’ le dossier (de désavouer la décision de son ministre compétent),  on y entendait le promoteur éructer que le ministre Ecolo était contre la création de 1500 emplois, et on devinait Henry (un grand communicateur) minauder timidement que c’était comme ça. Na.

Cela fait longtemps que je m’insurge contre la dérive de la ligne éditoriale de la RTBF mais ces derniers temps, le tempo semble s’accélérer. On a vu pendant 25 minutes des reportages sans intérêt (et toi mon petit, tu aime bien la neige?) sur la neige qui bloquait la circulation. On a vu des louanges pour Justine Hénin qui a repris le boulot. On a vu des torrents d’émotion à Haïti et à Liège (en quoi la tristesse et le recueillement des familles sont de l’information. La RTBF confond émotion et information). Et, en ce qui concerne Citta Verde, on a vu des déclarations incendiaires sans aucune (!) mise en perspectives des propos tenus par chacun des intervenants.

15 février 2010 at 11:43 1 commentaire

Bons de réduction électroniques sur internet


Un article du Soir m’a fait sourire ce matin. Présenté comme une avancée, le bon de réduction « électronique » est maintenant une réalité. Il paraît que les Belges sont les champions du monde de l’utilisation de bons de réduction en magasin. Sans doute pour faire moderne, les distributeurs ont mis au point un système où il est possible de se procurer ces bons depuis votre ordinateur. En plus d’être complexe, le système est assez pernicieux.

Complexe? Jugez-en. Vous devez vous inscrire sur un site, choisir le bon, cliquer dessus pour qu’il s’imprime automatiquement sur votre imprimante. Il ne peut pas apparaître sur l’écran pour éviter les fraudes. Ce n’est pas tout. Il vous faut encore découper le bon (les caissières n’accepteront pas les feuilles A4).

Pernicieux? D’abord, les bons sont nominatifs. Les distributeurs pourrons tracer avec précision qui a acheté quel produit à quel moment et avec quel bon. Ensuite, la valeur faciale du bon ne peut pas dépasser 1 €. Ce qui est drôle, c’est que le coût de revient d’une page imprimée à l’aide d’une jet d’encre peut aller jusqu’à 30 centimes.

Ce genre de procédé qui vise à pousser le client à faire le boulot du distributeur et à contrôler la façon dont il consomme un produit se répand de plus en plus. On songe bien sûr aux banques qui découragent l’usage du guichet humain. Mais que penser du DVD qu’on ne peut pas lire s’il a été acheté légalement dans une autre ‘zone’ géographique? Que penser des connecteurs des gadget électroniques qui sont conçus pour ne fonctionner qu’avec une seule marque?

21 octobre 2009 at 09:33 1 commentaire

Taxer les banques


Imaginons que Rudy est le propriétaire d’un petit fritkot Bruxellois. Comme la commune ou il exerce ses activités voit ses caisses se vider, elle impose une taxe supplémentaire sur le litre d’huile à frite consommée. Pour faire passer la mesure, le conseil communal prend garde de peindre la mesure en vert en mettant en avant des raisons ‘environnementale’. Ca se fait beaucoup. Apprenant la chose, Rudy a hausse les épaule, augmente le prix du paquet et râle sur les politiciens qui sont tous des pourris.

Demain soir, nous allons tous voir défiler les responsables politiques nous expliquer fièrement comment ils ont pu éviter de faire payer trop lourdement les effets de la crise au citoyen pour faire peser un maximum de la charge sur les banques. Je me demande comment les banques vont réagir.

D’après moi, la contribution des banques telle qu’elle est envisagée n’est rien d’autre qu’une taxe indirecte qui sera payée par les consommateurs. Pourquoi ne pas s’attacher à lever les secret bancaire? Pourquoi ne pas mieux taxer les plus-values? Imposer les transactions? Il y a quelques années, l’industriel Flamand John  Cordier a revendu pour plusieurs dizaines de millions d’euros la société Telindus qu’il avait achetée une bouchée de pain avant de la développer. Il n’a pas eu à payer un centime d’euro sur la plus-value.

Tous ces bidules qui consistent à taxer les banques et supprimer les bonus sont des fumisteries qui loupent leur objectif.

12 octobre 2009 at 17:05 1 commentaire

Rouche: La couleur de l’argent


Je ne connais rien au foot. Je ne comprends rien à l’extase du supporter. La couleur du maillot du gars qui met le ballon au fond des filet me laisse totalement indifférent.

En fait, c’est plus que de la méconnaissance, de la mécompréhension ou de l’indifférence. C’est de l’ébahissement.

Comment investir autant d’émotions dans ce qui n’est finalement qu’une marque commerciale comme une autre? Des professionels assurent un spectacle et un suspense pour lequel ils sont rétribués. Leur employeur perçoit des bénéfices qui leur permet de développer leur masse salariale afin de recruter des collaborateurs plus efficaces afin de développer les parts de marché.

Reconnaissez que, sous cet angle, il est plus difficile de s’enthousiasmer. Il m’est tout autant impossible de comprendre pourquoi la marque ‘Standard’ fait la une de tous les médias sans devoir écorner son budget marketing. Je me demande ce que penserait le CSA si la RTBF relayait les efforts de Coca Cola (rouge et blanc) pour marquer des points contre Pepsi (bleu).

Que des parents encouragent leurs enfants sur un terrain de sport, c’est naturel. Qu’un amateur de sport apprécie de beaux gestes, c’est une question de goût. Qu’on soutienne une marque, ça me dépasse.

25 Mai 2009 at 10:28 Laisser un commentaire

G20 et le mot qui fait peur


C’est fait. Les édiles mondiaux se sont penchés sur les problèmes du monde et ont injecté nos milliards et pourfendu notre beau paradis fiscal pour restaurer la confiance en attendant la relance. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais, en ce qui me concerne, relance est un mot qui me fout les jetons.

Il implique qu’on place tous nos efforts pour effacer le désastre où nous a conduit l’ancien système en attendant de pouvoir le relancer. Ce beau système qui rend les riches toujours plus riches et les plus pauvres plus nombreux. La croissance qui ne mesure que la richesse générée en un temps donné. Pas le bien-être, pas le pouvoir d’achat (devenu l’aune du bonheur dans les médias), pas le niveau d’éducation. Juste la richesse générée. Pas sa répartition. Le ratio entre les salariés les mieux payés et ceux du bas de l’échelle n’a fait que s’agrandir ces 30 dernières années. Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté n’a fait que croître. Et tout ce que demandent les élites en place est que ça reparte pour trente nouvelles années.

La relance.

Deux millions de personnes défilent dans les rues pour exprimer leur angoisse de l’avenir et tout ce qu’on en retient, ce sont les polémiques entre les organisateurs et la police. Trois millions pour les uns et 500.000 pour les autres. Un débat fondamental.

Vingts personnes (selon les organisateurs, la police présente en masse n’a pas pensé à compter) se réunissent à Londres et c’est une grand messe où chaque mot est rapporté dans le monde entier. Et tous les 20 n’avaient qu’un mot à la bouche: relance. On a utilisé les paradis fiscaux comme cache-sexe (vous saviez que Jersey était une île qui tirait toutes ses ressources de la pêche et du tourisme? en tous les cas, ce n’est offciellement pas un paradis fiscal. Et la Belgique est au même niveau  que Monaco. Cool.) mais tous les trilliards injectés n’ont qu’un seul but. Relancer le système. Comme avant.

Ca me fiche le bourdon.

6 avril 2009 at 08:55 1 commentaire

Industrie du divertissement


Un article sur l’excellent Blog politique m’inspire quelques réflexions

Pendant des décennies, l’industrie du divertissement a multiplié les supports en nous faisant racheter plusieurs fois les mêmes disques. Si vous aviez acheté Sgt Pepers en vinyle en ’68, vous pouviez le racheter en CD 20 ans plus tard. Beaucoup plus cher. Pendant la période où les CD et les vinyles cohabitaient dans les étalages des disquaires, les CD coutaient 50% plus cher. On a vécu la même chose avec les DVD qui ont replacé les VHS. Comment a-t-on pu nous vendre plusieurs fois les mêmes droits d’auteur de plus en plus cher?

A droit d’auteur égal, pourquoi un disque de Madonna vendu à des millions d’exemplaires est-il vendu au même prix que celui d’un obscur artiste local? Les économie d’échelle devraient rendre le disque de Madonna beaucoup moins cher. Si c’est par pure logique de marché, pourquoi les lobbies des majors insiste-t-il si lourdement sur la sauvegarde de la création artistique? Pourquoi sont-ce toujours les mêmes rentiers de la musique (ceux dont la réputation est établie depuis longtemps) qui servent de porte-drapeau à ces mêmes lobbies? Les artistes sont-ils un groupe homogène qui ont tous le même avis que Goldman, Halliday ou Bruel?

Ensuite, la technologie a complètement et très brutalement changé le rapport de force. Pourquoi la seule possibilité réaliste de voir un film de manière légale est de l’acheter? Je sais qu’il y a les videothèques, mais qui ont un choix tellement restreint qu’elle ne sont qu’un pis-aller. Si vous voulez voir la dernière saison de Lost, vous DEVEZ l’acheter. Peu d’entre vous la regarderont des dizaines de fois. La technologie permettrait facilement aux studios de distribuer des films en location par internet. Victime de sa cupidité, elle n’a pas su s’adapter et les consommateurs ont pris d’autres habitudes.

Ça ne va pas être facile de faire rentrer le dentifrice dans le tube.

16 mars 2009 at 10:13 Laisser un commentaire

Baisse de la TVA dans le secteur de la restauration


Le conseil des ministres Ecofin de l’Union Européenne vient d’autoriser la baisse de la TVA à 6 ou 12% dans pour différents secteurs non délocalisables dont le secteur de la restauration. A la grande satisfaction du secteur Horeca qui avoue que cela ne fera baisser que « marginalement » les prix pour les consommateurs. La baisse de la TVA de 21 à 6 % servira à lutter contre le travail au noir ou à engager plus de personnel.

J’aimerais qu’on m’explique ce qui va inciter le tenancier du bouiboui du coin de la rue à ne plus pratiquer le travail au noir ou à rendre sa comptabilité transparente. Il lui faudra un sens civique peu commun pour renoncer à ces 15% dans le seul but louable d’assainir ses pratiques.

J’ai vraiment l’impression qu’on se fiche de moi. Une fois encore, je trouve que les journalistes ne font pas correctement leur travail. Accepter une telle déclaration de la part de représentants du secteur sans même se poser de question sur la mise en oeuvre me parait être une preuve de légèreté professionnelle. La presse ne cesse de se lamenter sur sa diffusion en décroissante continue depuis une dizaine d’année. Si elle ne fait pas plus que de relayer les opinions des différents lobbies ou de reprendre les dépêches des agences de presse, elle n’a pas fini de se lamenter.

11 mars 2009 at 10:10 Laisser un commentaire

Vitesse généralisée


C’est un concept développé en 1973 (!) par Ivan Illich que je trouve particulièrement intéressant. Il remet en question la notion de vitesse d’un véhicule. Tout le monde sait que la vitesse est le rapport entre la distance parcourue et le temps passé à la parcourir. Il s’agit d’une mesure scientifique simple à comprendre. Elle est mise en valeur par tous les constructeurs automobile.

La vitesse généralisée est une approche plus globale de la vitesse. La distance parcourue est une donnée factuelle qu’on ne peut remettre en question (la distance entre deux points n’est pas discutable). Par contre, la formule permettant de calculer la vitesse généralisée  prend en compte non seulement le temps mis pour parcourir la distance mais également le temps qui fut nécessaire pour se donner les moyens de la parcourir. C’est à dire le temps passé à travailler pour pouvoir payer les frais engendrés (achat, entretien, carburant, … ) par le véhicule utilisé pour faire le trajet.

D’un point de vue mathématique, la formule est inattaquable. D’un point de vue psycho-sociologique, elle est tellement à contre-courant de notre mode de vie qu’elle apparaît comme une lubie de physicien écolo (tendance pull qui gratte et lait de chèvre).

Ce qui est vraiment remarquable, c’est que le développement mathématique démontre que la vitesse maximale d’un véhicule ne dépend en aucune manière des capacités mécaniques de la voiture mais uniquement de données socio-économiques. On peut simplifier la formule de cette manière:

Ce qui signifie qu’il n’y a que deux manière de rouler plus vite: gagner plus ou utiliser un véhicule qui coûte moins au km!

Cela démontre également que les arguments mis en avant par les constructeurs automobiles sont en trompe l’oeil. Ils vendent des concepts marketing basés sur la vitesse de pointe symbôle de statut social. Mais en aucune manière, ils ne vendent un véhicule permettant de se déplacer rapidement! Un court exemple développé par Ekopedia

La vitesse généralisée d’une automobile

Illich a introduit en 1973 (dans Énergie et équité) la notion de vitesse généralisée d’une voiture en incluant le temps passé à travailler pour supporter le coût de cette automobile.

En France, la distance moyenne parcourue par une automobile est de 14.000km/an. Le coût annuel moyen est de 5000€/an, soit 420 heures de travail (le salaire moyen français étant de 12€/h).

Un individu qui roule en moyenne à 50km/h se déplace donc pendant 280 heures. Si on intègre le temps de travail pour financer la voiture, on arrive à une vitesse généralisée de 20km/h (14000km / (280h+420h)).

Même un individu qui roulerait constamment à 130km/h et réaliserait ainsi ses 14.000km en 110 heures, se déplacerait à une vitesse généralisée de 26km/h!

Ekopedia.org

9 mars 2009 at 10:14 1 commentaire

Opel aux oeufs d’or


L’industrie automobile est sur les genoux. La faute à la crise et aux méchants banquiers qui ne veulent plus allonger les crédits. Qu’ils disent.

La voiture s’est réellement démocratisée au cours des années 60. C’est à cette époque que les ménages ont réellement commencé à s’équiper et a apprivoiser cette nouvelle forme de mobilité synonyme de liberté. Lorsque chaque ménage a eu sa voiture, il a fallu trouver de nouveaux débouchés. C’est ainsi que la publicité pour les voitures a entamé sa crue. Avez-vous déjà remarqué le nombre de publicités automobiles? Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais j’achète plus de yahourts que de Laguna.

Devant le succés du consumérisme automobile (deux voitures par ménage!), les constructeurs ont du faire évoluer leurs technologies. Deux tendances lourdes se sont imposées: l’automatisation des chaînes de montage (par conséquent, une augmentation de la capacité de production) et une amélioration des produits. Il n’est plus rare de pouvoir conserver sa voiture pendant 10 ans. L’augmentation de la durée de vie d’un produit conjuguée à une croissance de la production dans un marché de dimension finie mène à la situation actuelle. Les routes sont engorgées et le consommateur rechigne a persister de considérer la voiture comme un signe de reconnaissance sociale.  La voiture a perdu de son aura au profit d’autres de ces signes qui se sont multipliés ces dernières années (gadget électroniques, city-trips, …) Là encore, l’augmentation du nombres de produits mis à la disposition du consommateur aux moyens financiers finis se fait au détriment des produits qui occupaient seuls la case « je me fais plaisir » du budget familial.

Les pouvoirs publics perfusionnent aveuglément l’industrie automobile comme elle l’a fait pour les mines et la sidérurgie pendant des années. En pure perte d’un point de vue économique. Socialement, il est impensable de procéder autrement à condition d’éviter tout court-termisme. En effet, cela fait des années que la consommation automobile est subsidiée par la fiscalité des entreprises . Une immatriculation sur deux est une voiture de société. Pensez-y quand vous êtes coincé dans un bouchon. Le coût du travail en équipe (une mesure taillée sur mesure pour les chaînes de montage automobile) a été abaissé à de nombreuses reprises pendant la dernière décennie en puisant dans les deniers publics. Malgré tout, Renault Vilvoorde a fermé, Volkswagen a fermé (pour rouvrir sous le nom d’Audi avec moitié moins de personnel), Opel Anvers a perdu des centaines d’ouvriers, Ford Genk a subi plusieurs restructuration …. et tous sont au bord de la fermeture. Ainsi que leurs nombreux sous-traitants.

Nous avons perdu de nombreuses années (et des sommes gigantesques) pour nous préparer  aux réalités économiques actuelles. Je réfute que la crise financière soit responsable d’autre chose que d’une accélération de l’obsolescence du rôle économique de la voiture. Il est plus que temps d’investir dans d’autres voies. Je comprends la peur paniques des politiques flamands mais un minimum de courage s’impose à eux. Racheter Opel ne changera rien au fait qu’il y a une surcapacité de production et une diminution structurelle de la demande.

5 mars 2009 at 09:12 Laisser un commentaire

Deliquescence de la morale ou nouvelle vigilance?


La litanie des « affaires » politiques et des scandales financiers semble s’emballer ces dernières années.

Les délicatesses des élus carolos furent les prémisses de la chute d’Anne-Marie Lizin. Même si certains échevins carolos se comportèrent comme de vulgaire voyous et que Lizin n’a fait que  soigner son ego, les deux comportements ont la même racine que les éditorialistes ont pudiquement nommés l’estompement de la norme. Le point commun entre Lizin et Van Gompel c’est que tous les deux sont persuadés de n’avoir rien fait de mal et de subir une chasse aux sorcières.

C’est tout aussi intéressant de voir les justifications des anciens dirigeants de Fortis qui utilisent un vocabulaire très proche de ces élus. Si Votron et Lippens se taisent et se cachent, Herman Verwilst admet que l’ego des dirigeants a pu jouer un rôle dans la suite de décisions catastrophiques sur le plan financier mais également sur le plan de la morale. Que Votron trouve normal de recevoir un tel bonus lorsqu’il fut débarqué pour sa mauvaise gestion est un autre bel exemple d’estompement de la norme. Tous disent qu’ils n’ont commis aucune erreur et que la faillite de leur politique n’est due qu’au contexte international.

La liste de ces comportements douteux révélée ces dernières années est très longue (je pense aux élus qui ne paient pas leurs impôts, aux coureurs cyclistes qui roulent de plus en plus vite, …). Il y a deux façon d’interprêter le phénomène. Soit la morale est en pleine déliquescence et cela explique tous ces dérapages incontrolés. Soit la vigilance citoyenne profite des moyens mis à sa disposition pour faire valoir son avis. Les élites sont remises en question. Auparavant, pour faire entendre sa voix, il y avait les manifestations, les grèves (qui va faire grève contre les dépenses de Lizin?), les tribunes dans les journaux (réservée à une certaine élite intellectuelle ou politique)… et c’était à peu près tout. Désormais, il faut compter avec les forums, les blogs, les pétitions en ligne qui permettent au citoyen de clamer son indignation. Je pense que l’émergence de ce cinquième pouvoir correspond à un besoin né d’une méfiance envers les élites. Le lendemain de l’émission de la RTBF Bye Bye Belgium, l’entièreté de la classe politique belge francophone criait à l’irresponsabilité en exigeant qu’on sanctionne les coupables. C’est en sentant les vents contraires soufflants dans les blogs et les forums que le discours a tourné. En quelques heures. Dix ans auparavant, cela n’aurait pas pu se produire. Cette vigilance démocratique est un outil certe dangereux mais surtout indispensable.

19 février 2009 at 10:02 4 commentaires

Saint Valentin et Vendredi 13 : cauchemard du consommateur


Ces derniers temps, les raisons de consommer semblent proliférer.

Ce vendredi 13, la superstition est prise comme argument de vente. La loterie nationale pousse à la consommation. On achète de l’espoir, on récolte des impôts.

Demain, c’est le How big is your love day. Le matraquage publicitaire ne tente même plus de camoufler l’opération marketing sous un vernis de romantisme. Le vendeur vous met la pression. « Si tu lui achètes rien le 14, c’est même pas la peine de rentrer coco! »

Qu’on me comprenne bien, je n’ai rien contre les gens qui veulent croire que les mathématiques les oublieront pour que ce soit enfin eux qui deviennent une anomalie statistique. Après tout, l’espoir n’a pas de prix. ce qui est grave, c’est que au 21ème siècle, la superstition est encouragée. L’obscurantisme au service du consumérisme.

Et c’est avec plaisir que je partage un bon moment seul à seul au resto avec ma femme. Ce qui m’énerve, c’est la pression publicitaire qui ne se contente pas de formater nos envies (pourquoi doit-on être romantique le 14 février???? Le 15 on se remet à roter sa bière devant le foot?), mais elle formate également nos comportements intimes. En quoi, un gros diamant, un coeur rouge, une tenue affriolante sont-ils représentatifs des comportements amoureux? Cet aspect réducteur véhiculé par les créatifs des agences de pub est tellement réducteur que c’en devient insultant. On assiste muet et vaguement complice à un nivellement culturel qui confine au fascisme (si!).

Cela dit, ma Belle, je t’aime. Et merde à Saint Valentin.

13 février 2009 at 15:09 Laisser un commentaire

Aux fous!


Selon le journal Les échos, le taux d’imposition des 400 plus grosses fortunes des états-unis a atteint 17,6 % (!!!) en 2006. La 400éme  fortune ne fait « que » 110,6 millions de dollars.

D’après Jacques Attali, la banque d’affaire Goldman Sachs a versé un bonus sensible équivament à l’aide publique qu’elle a reçue du gouvernement fédéral américain.

Selon Fons Verplaetse, ancien directeur de la banque nationale belge, la dette globale des USA dépasse de 25% la somme totale des avoirs des américains. Par avoirs, il faut comprendre l’argent, les routes, les usines, les maisons, etc.

Je me demande comment on qualifierait un gars qui verse de l’essence sur sa maison en feu qu’il a acheté avec un emprunt plus cher que la valeur de la maison.

31 janvier 2009 at 11:37 Laisser un commentaire

Goldman Sachs


Jacques Attali interrogé par « Le Soir« :

Jacques Attali: Pour l’instant, les contribuables paient sans aucun retour véritable. Un exemple: Goldman Sach a reçu récemment 10 milliards de dollars d’aide de l’état. Vous savez combien elle a distribué en bonus?

Le Soir: non.

Jacques Attali: 10,8 milliards.

28 janvier 2009 at 09:26 1 commentaire

Consommation


Si j’ai bien compris, le mot d’ordre actuel c’est: « Ne vous servez plus de votre voiture mais …. continuez d’en acheter ».

Christophe Aleveque

28 décembre 2008 at 12:33 Laisser un commentaire

Relance


Un des éléments mis  en avant par le gouvernement fédéral est d’abaisser la TVA à 6 % sur les 50.000 premiers euros d’une nouvelle construction (soit un cadeau de 7500 €). La mesure est limitée à l’année 2009.

Je ne suis pas économiste et j’aimerais donc qu’on m’explique en quoi cela va inciter les Belges à construire. En effet, trouver un terrain, l’acheter, trouver un entrepreneur, faire les plans, avoir les permis, obtenir son prêt, construire une maison ne sont que quelques unes des tâches que le candidat constructeur doit accomplir. Cela signifie que cette mesure va bénéficier à tous ceux qui avaient déjà décidé de construire et avaient déjà entrepris une partie de ces démarches. Donc, l’aubaine est pour ceux qui auraient de toutes manières fait construire. Tant mieux pour eux, mais tant pis pour la relance économique.

13 décembre 2008 at 14:09 Laisser un commentaire

Axel Miller passe et gagne


L’ancien patron de Dexia était récemment l’invité de Répondez @ la question sur la RTBF. Si je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’il avait à dire, j’ai été impressionné par son aisance et son agilité intellectuelle. Tous ses arguments étaient clairs et plus fondés sur l’expérience que sur l’idéologie. Sa capacité à rebondir sans (trop) noyer le poisson force le respect.

Alors qu’on est quotidiennement témoin de l’arrogance de Reynders, des attermoiements de Di Rupo et de l’effacement de Leterme, on ne peut que constater qu’on avait là une tout autre pointure.

Un mot aussi sur l’émission qui m’avait tant irrité lors de sa première édition. Il semble que je n’ai pas été le seul à m’offusquer de la piètre préparation de l’émission ni de la grossièreté des journalistes car tout a été corrigé et nous avons eu un excellent débat de fond.

20 novembre 2008 at 09:27 Laisser un commentaire

La TVA a 6% sur l’énergie est une mauvaise idée


Selon moi, descendre le taux de TVA a 6% comme le demandent certaines organisations syndicales est une très mauvaise idée.

Ca ne donnerait qu’une grosse prime aux gros consommateurs. Puisque la différence serait au prorata de la consommation, les plus pauvres n’auraient qu’un petit ballon d’oxygène alors qu’un gros consommateur aurait une grosse prime. C’est en soi une injustice mais, en plus, c’est une mesure qui rate sa cible.

En outre, si on baisse la TVA, l’énergie étant un peu moins chère, on va en consommer un peu plus. Ce qui, mécaniquement, revient à prendre l’argent à l’état pour le donner aux compagnies privées. Le manque à gagner de l’état sera répercuté d’une manière ou d’une autre par un prélèvement d’une autre nature.

Structurellement, aucune amélioration sur le revenu du consommateur n’est a attendre d’une telle mesure.

24 octobre 2008 at 13:58 Laisser un commentaire

Le secret bancaire


Un peu de candeur.

Lorsque David Pujadas a interrogé Mr Juncker sur la question du paradis fiscal lors d’une émission sur France 2,Mr Jean-Claude Juncker s’est indigné qu’on établisse une équivalence entre le secret bancaire et le paradis fiscal (voire le blanchiement

d’argent). Soit. Je ne suis ni juriste ni économiste mais j’aimerais juste retourner la question. Pure réthorique. A quoi sert le secret bancaire? L’âpreté avec laquelle la Suisse, le Luxembourg de Mr Juncker et Monaco le défendent prouve à quel point le secret bancaire revêt une grosse importance. Si ce n’est pour des raisons d’évasion fiscale, en quoi le secret sur les avoirs placés dans les banques par des personnes étrangères au pays concerné est-il si vital? J’aurais aimé que Mr Pujadas pose plutôt cette question-là.

La dramatisation de l’information a abouti à un reportage racoleur et des questions agressives que le premier ministre Luxembourgeois n’a eu aucun mal à balayer en se montrant tout aussi agressif. La forme l’a une nouvelle fois emporté sur le fond.

A quoi sert le secret bancaire?

23 octobre 2008 at 09:37 1 commentaire

Les bourses


Il vaut mieux avoir des bourses en action que des actions en bourse.

18 octobre 2008 at 10:50 Laisser un commentaire

Soyez tranquilles. Tout va bien.


La mise en scène et la dramatisation de l’actualité par les médias conduit a une mauvaise information. Ce que le public a retenu des derniers jours est qu’il fallait sauver les banques pour sauvegarder l’économie. On a vu une kyrielle d’hommes politiques les sourcils froncés affirmer qu’il fallait que l’état garantisse la pérennité des banques. Un défilé de grosses bagnoles s’engouffrant dans les hauts lieux afin de sauver les épargnants du risque systémique.

Les médias se disputant les experts invités aux éditions spéciales pour nous expliquer pourquoi nous n’avions pas le choix. Le ouf de soulagement lorsque le BEL20 et le NASDAQ avaient rebondi de quelques pourcents.

Les politiciens à l’unissons des journaux pour réclamer la fin des parachutes dorés.

Bref, tout va bien. La bourse remonte, les méchants patrons incompétents sont virés et ils n’auront peut-être pas leurs millions d’indemnités. Dormez, tout va bien.

A mon sens, au lieu d’éclairer cette crise comme on le ferait d’une course cycliste (« belle perfomance de DEXIA qui a remonté le CAC40 suivi de près par la surprenante FORTIS qui n’a pas dit son dernier mot »), les médias devraient expliquer quelles seront les conséquences pour le public. S’il est vrai que les épargnants n’ont rien à craindre, les employés doivent serrer les dents. En effet, les banques écahaudées par les évènements des derniers mois vont devenir de plus en plus stricts et regardants pour prêter de l’argent. Cela signifie que les PME auront du mal a financer leurs projets. Un atelier qui a besoin de nouveaux outils ne trouvera pas d’argent pour financer l’investissement. Un commerçant aura du mal a acheter des stocks. Un couple peinera à contracter un emprunt hypothécaire.

Au lieu de parler de ça, on insiste sur l’immoralité des patrons qui partent avec des sommes exhorbitantes lorsqu’ils sont virés. Voyez brave gens! Ce sont les vilains et nous les punissons pour expier nos péchés. Le vrai scandale n’est pas qu’ils touchent ces primes. A mon avis, ils y ont droit puisque les gens qui les ont engagé l’ont stipulé par contrat. Si j’étais viré, j’aimerais avoir les indemnités auxquelles j’ai droit. Ce qui est honteux, c’est de leur avoir accordé ces contrats. Les responsables politiques qui ont laissé faire pendant des années (alors que c’est impopulaire depuis toujours), les administrateurs choisis pour leur carnets d’adresses et pas pour leurs compétences, le public qui ne s’est jamais révolté contre ces abus. Tous sont coupables. Les patrons n’ont fait que profiter d’un système que tout le monde a laissé se développer.

3 octobre 2008 at 14:15 2 commentaires

A l’attaque!


Avez-vous remarqué comme les termes de la finance sont teintés  d’allusions militaires? On fait un raid boursier. Une formidable bataille financière est engagée par un capitaine d’industrie. Le navire amiral prend l’eau de toutes parts. On fait appel à un chevalier blanc pour contrer une OPA hostile et améliorer les moyens de défense afin de lancer une contre offre sur l’attaquant.

Ou bien défaite en rase campagne.

2 octobre 2008 at 22:38 Laisser un commentaire

Libéralisme public


Depuis une trentaine d’années, on nous explique que le libéralisme est bon pour le développement, pour la croissance. Pour sauver les emplois de demains, il nous fallait des services publics plus efficaces et donc moins lourds. Pour ce faire, on a privatisé des pans entiers de l’économie (l’eau, l’électricité, les télécoms, les transports publics, etc.) Franchement, je ne suis pas sûr du tout que ce soit une mauvaise idée. Ce qui est étrange par contre, c’est qu’on privatise sans une réelle régulation. Belgacom utilise une infrastructure payée par le contribuable à la RTT dans le cadre du service public. Suez utilise des centrales nucléaires payées par le contribuable. Etc.

Pas besoin de régulation. Le marché s’autorégule. On voit ce que ça donne en Belgique où Belgacom a progressivement étranglé toute le concurrence. En effet, quel que soit le fournisseur internet, c’est Belgacom qui détient le fil qui relie votre domicile au réseau. Si Belgacom traîne un peu les pieds en cas de pépin, le client se retourne vers son opérateur qui est impuissant car il n’est pas maître de la chaîne de distribution dont le dernier amillon appartient au plus gros concurrent. Au risque de me répéter, ce fil a été payé par le contribuable mais appartient à Belgacom. C’est un peu comme si les caisses du Colruyt étaient controlées par Delhaize et que les clients avaient prépayés les caisses enregistreuses.

Donc, les investissements sont collectifs mais on les vend (donne) à une seule entreprise. Autant pour le marché. Le libéralisme est beaucoup plus confortable s’il est appliqué dans les conditions du monopole de service public. A mon sens, un marché libre devrait laisser les mêmes chances à tous. Ce qui ressort du monopole naturel (pas besoin d’un rail pour deux compagnies de chemin de fer, pas besoin de plusieurs fils télécom qui arrivent dans chaque maison, …) doit rester la propriété de la collectivité.

Aucun espoir de retour en arrière? Bien sûr que si! Si les entreprises font de grosses erreurs d’appréciation et se retrouvent au bord de la faillite, l’état peut se retrouver obligé de les nationaliser pour assurer que la continuité du service public.

30 septembre 2008 at 19:21 Laisser un commentaire

Socialisation des pertes


Le capitalisme c’est la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes

Michel Aglietta – Professur d’économie à Paris X – Nanterre

20 septembre 2008 at 09:28 Laisser un commentaire

Aléa moral


On va dire que je suis dans une phase révolutionnaire mais les évènements financiers de ces dernières années ont subi une ponctuation stupéfiante ces derniers jours. Pendant des années, on nous rapportait comment les banques faisaient des bénéfices plantureux (le mot n’est pas de moi: il revenait sans cesse dans la presse). On évoquait avec une pointe d’envie les bonus des traders qui atteignaient des sommets humainement inconcevables. On parlait de batailles entre institution financières. On parlait de prise de contrôle. Les banques rivalisaient d’arrogance. Je me rappelle d’un responsable de banque qui trouvait normal de nous faire payer le retrait de notre argent en imaginant une analogie bien sentie:

« Lorsque vous laissez votre voiture dans un parking public, vous trouvez normal de payer pour la reprendre. Pourquoi en irait-il autrement de votre argent? »

C’était bien vu. Sauf que j’imagine mal le gérant du parking mettre notre voiture en location pendant la période où nous lui confions. Depuis lors, nous payons pour retirer notre argent.

Les banques étaient toute puissantes. Elles étaient riches et on n’avait qu’à fermer notre gueule.

Depuis quelques jours, tout est cassé. Il faut que les pouvoirs publics (aux USA encore bien!) nationalise les banques pour sauver le système. Ces grands garçons en costard cravate qui prennent le jet privé comme on prend le métro ont joué au monopoly mais c’est le contribuable qui doit payer l’addition. Si encore il s’était agit de prises de risques qui auraient servi à développer une industrie! Mais la débâcle est le résultat de jeux financiers qui n’enrichissent que ceux qui y joue. La richesse créée était purement virtuelle. Pas de nouvelle usine, pas de nouvelle route, pas de nouveaux emplois. Du vent. Et, au final, des impôts supplémentaires. Il parait que les assureurs (qui ont pris part au jeu également) appellent ça l’aléa moral. Lorsqu’une personne est assurée, elle augmente sa prise de risque. Si on est sûr de ne pas perdre (si quelqu’un paie à votre place), il est plus facile de se lancer dans une opération risquée.

17 septembre 2008 at 09:20 Laisser un commentaire

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